Le PDG de Bank of America, Brian Moynihan, a estimé lundi lors d'une conférence d'investisseurs organisée par sa banque que les nouvelles règles bancaires internationales de Bâle III «semblaient raisonnables sur le long terme».

«Les trois dernières années ont démontré le risque d'une réglementation plus stricte», a-t-il estimé.

«Je soutiens fortement l'idée d'un capital élevé (...) pour assurer la stabilité du système financier», a-t-il ajouté.

Les nouvelles règles «semblent raisonnables au total sur le long terme pour la stabilité et (la gestion du) risque» comparé au frein que ce risque peut représenter pour la croissance économique, a estimé M. Moynihan.

Il a toutefois fait remarquer que le secteur bancaire «avait déjà levé beaucoup de capital» ces dernières années pour renforcer ses capitaux propres.

La Banque des règlements internationaux (BRI) a annoncé dimanche que le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (CBCB) était parvenu à un accord, dit de «Bâle III», sur la réforme du secteur financier destiné à rendre les banques plus résistantes en cas de crise.

L'une des principales mesures annoncées dimanche par le CBCB est le relèvement du ratio de fonds propres durs des banques à 7% du total de leurs engagements.

Cet accord complétera par certains aspects la loi de réforme de Wall Street promulguée en juillet aux Etats-Unis et dont le but est de rendre le système financier américain plus solide.

A propos de la réforme financière américaine, M. Moynihan a estimé qu'elle allait vraisemblablement «restreindre le courtage en nom propre» des banques mais «encore permettre aux services financiers de fournir à leurs clients une bonne activité de marché».

«Chaque élément de cette loi doit maintenant passer par les agences de réglementation où de nouvelles règles seront écrites dans les mois et années à venir pour mettre en oeuvre la loi», a précisé le directeur général de Bank of America.

Concernant l'ensemble de l'économie, il a écarté les risques de rechute dans la récession en affirmant que «nous restons en reprise» et que les experts de Bank of America «prévoyaient de la croissance» dans le monde, même si elle ne sera «pas aussi régulière que nous l'aimerions», et pas uniformément distribuée dans le monde.

Il a admis cependant que «nous sommes confrontés à un contexte de difficultés considérables», au premier rang desquelles le taux de chômage, «qui ralentit tout ce que nous faisons, de l'immobilier aux prêts à la consommation».

Il a aussi dénoncé «la dette publique qui atteint des niveaux qui n'avaient pas été vus depuis la deuxième guerre mondiale».

Il a par ailleurs affirmé que «nous voulons tous un taux d'épargne (des ménages) plus élevé mais s'il progresse trop vite cela va ralentir l'économie».