L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a conseillé mardi aux entreprises qui voulaient s'endetter en émettant des obligations, particulièrement les moins solides d'entre elles, de ne pas tarder à profiter de conditions exceptionnellement avantageuses.

«Il ne manque pas d'émetteurs qui aimeraient se présenter sur le marché ces prochains mois», a relevé l'agence, au vu du nombre d'émissions obligataires d'entreprises programmées.

«Beaucoup d'entreprises classées dans la catégorie spéculative ont déjà trouvé des financements à court terme, mais celles qui doivent encore le faire ont des chances d'arriver sur un marché moins favorable», a-t-elle ajouté.

Selon S&P, «les prévisions selon lesquelles l'économie restera faible au second semestre 2010 et courant 2011 pourraient rapidement modifier l'opinion des investisseurs et limiter l'accès au marché obligataire et à d'autres sources de financement».

«Cela pourrait être préjudiciable à certaines sociétés, en particulier celles dont la dette est dans la catégorie spéculative, car elles sont généralement moins souples dans leur trésorerie et sont les premières à ressentir les secousses», a ajouté l'agence de notation.

L'été a été marqué par des volumes exceptionnels d'émissions d'obligations dite à «haut rendement» (notées «BB+» et moins chez S&P), les plus élevés depuis 2006.

D'après l'agence Moody's, aux États-Unis le volume de ces émissions au mois d'août (30,7 milliards de dollars à ce jour) a déjà largement battu le record établi quatre ans auparavant (13,3 milliards).

Actuellement, «les investisseurs sont plus à l'aise à l'idée de prêter à des émetteurs moins fiables en échange de meilleurs rendements», a affirmé S&P, qui l'a en particulier expliqué par l'abondance de liquidités héritées de politiques monétaires très souples aux États-Unis, en Europe et au Japon.