Les grandes banques du Canada devraient faire état de provisions pour perte de valeur de prêts inférieures, cette semaine, lorsqu'elles commenceront à rendre publics leurs résultats financiers, mais leurs bénéfices devraient refléter de faibles revenus des marchés financiers.

Robert Sedran, analyste chez Marchés mondiaux CIBC, s'attend à ce que les banques annoncent une croissance moyenne de 2,1 pour cent de leurs profits pour le troisième trimestre, comparativement à la période équivalente il y a un an.

Le moteur principal de cette croissance sera le recul des provisions pour pertes sur prêts, qui atteindra pas moins de 27 pour cent par rapport au troisième trimestre de l'exercice 2009, prédit M. Sedran.

Les provisions pour pertes sur prêts protègent les banques contre les mauvais prêts, notamment les prêts hypothécaires que ne peuvent rembourser certains particuliers. Elles ont grimpé durant la récession, alors que moins de consommateurs parvenaient à effectuer leurs paiements à temps.

Néanmoins, leur impact s'est moins fait ressentir sur les banques canadiennes que sur les établissements bancaires des États-Unis, où la récession et la crise des prêts hypothécaires se sont révélées dévastatrices pour plusieurs institutions prêteuses.

La diminution des provisions pour pertes sur prêts indique que l'économie s'est sérieusement améliorée depuis la même période de l'an dernier, alors qu'elle commençait à se remettre de la récession.

L'analyste John Aiken, de Barclays Capital, estime que le recul des provisions pour pertes sur prêts constitue la raison principale des profits réalisés par les banques au troisième trimestre.

«Bien que les indicateurs économiques laissent entendre que la reprise économique aux États-Unis, et par extension au Canada, ait ralenti, la qualité du crédit continue de s'améliorer tandis que les conditions économiques, même menacées, se stabilisent largement», a écrit M. Aiken dans un mot adressé à ses clients.

«Alors que l'environnement (économique) continue de se rétablir, ces conditions du crédit améliorées devraient profiter au secteur du détail et les marchés intérieurs devraient afficher davantage de vigueur», a-t-il ajouté.

Selon les prévisions compilées par Thomson Reuters, la Banque de Montréal[[|ticker sym='BMO.TO'|]], qui sera la première mardi à dévoiler ses résultats, devrait faire état d'un bénéfice par action de 1,22 $, en hausse par rapport à celui de 1,05 réalisé au troisième trimestre de 2009.

La Banque CIBC[[|ticker sym='CM.TO'|]] annoncera ses résultats mercredi. Les analystes s'attendent en ce qui la concerne à des profits de 1,54 $ par action, contre 1,36 $ par action lors de la même période un an auparavant.

La Banque Royale[[|ticker sym='RY.TO'|]], dont les résultats seront connus jeudi, devrait avoir enregistré un bénéfice net de 1,03 $ par action, soit un chiffre inférieur à celui de 1,21 $ obtenu il y a un an.

La Banque Scotia dévoilera ses résultats le 31 août, et les analystes prévoient pour un elle un bénéfice net de 98 cents par action, contre 94 cents.

La Banque TD[[|ticker sym='TD.TO'|]], enfin, sera la dernière des grandes institutions bancaires canadiennes à annoncer ses résultats, le 2 septembre. Elle devrait faire état de profits de 1,45 $ par action, en légère baisse par rapport à ceux de 1,47 $ par action réalisés il y a un an.