La première banque suisse UBS (UBS) a tourné la page de l'après-crise financière en surprenant mardi les investisseurs avec un solide bénéfice au deuxième trimestre, largement supérieur aux prévisions, notamment grâce aux performances de sa banque d'affaires.

«Nous avons fait un peu plus que tourner la page», a même estimé le directeur général Oswald Grübel, lors d'une conférence de presse à Zurich. «Comparé à nos pairs, (les résultats d'UBS) semblent plutôt normaux et relativement bons», a-t-il ajouté.

Le groupe a surpris mardi les analystes en indiquant avoir réalisé au deuxième trimestre un profit net de 2 milliards de francs suisses (1,94 milliard de dollars CAN), contre une perte de 1,4 milliard il y a un an.

La banque a enregistré son troisième trimestre consécutif dans le vert. UBS avait en effet renoué avec les profits fin 2009 après une année de pertes.

Comparé au trimestre précédent, la banque a seulement subi un recul de 9% de son bénéfice net et a fait beaucoup mieux que sa rivale Credit Suisse, qui a vu son profit baisser de 22% au deuxième trimestre.

Mais l'établissement zurichois a surtout bluffé les marchés, car les analystes interrogés par l'agence financière AWP ne tablaient que sur un résultat de 1,1 milliard de francs suisses sur la période.

Grâce à ce résultat non anticipé par les investisseurs, le titre UBS bondissait de 9,49% à 17,19 francs suisses, dans un marché en hausse de 1,02%.

La banque d'affaires, qui avait par le passé plombé les résultats du groupe, a brillé par ses résultats en enregistrant entre avril et juin un bénéfice avant impôt de 1,3 milliard de francs suisses, en hausse de 10% par rapport au trimestre précédent, grâce notamment aux revenus tirés des actions et du marché de changes.

UBS a également continué à redresser la barre du côté des reflux d'argent nouveau, avec des sorties nettes de 4,7 milliards de francs suisses, contre des retraits de 18 milliards au premier trimestre.

Le groupe a ainsi profité d'une poursuite des entrées nettes d'argent frais dans la zone Asie-Pacifique et dans le segment des clients très fortunés. Les flux sont cependant restés négatifs en Europe, en raison de la lutte contre l'évasion fiscale.

La banque a enregistré «une amélioration progressive» dans son activité transfrontalière, la plus touchée par la lutte contre l'évasion fiscale, a précisé le directeur financier John Cryan.

UBS a également commencé à normaliser sa situation sur le front de l'évasion fiscale.

Les députés suisses ont ainsi donné leur feu vert en juin au transfert de milliers de données de clients américains de la banque soupçonnés d'avoir fraudé leur fisc, évitant à UBS de coûteuses et longues poursuites judiciaires aux États-Unis.

Le groupe continue également de renforcer ses capitaux et a fait état d'un ratio de solidité financière Tier 1 de 16,4% au deuxième trimestre.

La banque renonce à verser cette année un dividende, préférant utiliser son bénéfice pour renforcer ses capitaux, a souligné M. Cryan.

Les deux principales banques helvétiques UBS et Credit Suisse, particulièrement bien capitalisées, ont réussi vendredi les tests de résistance des autorités de surveillance helvétiques, menés en parallèle aux tests dans l'Union européenne.

«Même dans le cas d'une crise majeure (...), les deux établissements conserveraient une base de capital solide, avec un ratio Tier 1 d'au moins 8%», avait estimé l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma).