Le Français Fabrice Tourre, de la banque d'affaires Goldman Sachs, a indiqué mardi devant le Sénat américain qu'il se défendrait en justice, rejetant formellement les allégations de fraude le visant mises en avant par le gendarme de la Bourse américaine, la SEC.

Le jeune responsable financier de 31 ans était à l'époque des faits reprochés, en 2007, vice-président au sein d'une unité de produits structurés du prestigieux établissement new-yorkais. Il travaille aujourd'hui à Londres.

«M. le président, comme vous le savez, la SEC a récemment déposé une plainte m'accusant d'avoir dissimulé à des investisseurs certaines informations sur une transaction. (...) Je nie catégoriquement les allégations de la SEC. Et je me défendrai devant la justice contre ces fausses accusations», a déclaré M. Tourre dans un anglais parfait au cours de sa déclaration préliminaire mardi devant la sous-commission d'enquête permanente du Sénat américain.

Les élus doivent également entendre d'autres responsables de la firme de Wall Street, dont son PDG Lloyd Blankfein.

M. Tourre s'est défendu en affirmant notamment que ses clients, des entités juridiques et non des particuliers, avaient une expérience des marchés suffisante.

M. Tourre est au centre de la plainte pour fraude déposée contre Goldman Sachs le 16 avril par l'autorité de régulation des marchés boursiers américaine (SEC), mais aucune charge ne le vise personnellement.

La SEC accuse la banque d'avoir trompé des investisseurs en leur faisant faire des placements sur des titres risqués, sans les informer qu'elle-même pariait sur la baisse des produits qu'elle leur faisait acheter.

Samedi, la sous-commission a publié des échanges de messages électroniques impliquant certains des plus hauts dirigeants de Goldman Sachs et montrant que cette banque avait pu empocher des dizaines de millions de dollars de gains grâce à la baisse du marché des crédits immobiliers à risque, ce dont la banque se défend.