Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a dénoncé mardi une «agression générale contre la Suisse», en allusion aux listes de noms volées aux banques helvétiques qui intéressent notamment le fisc allemand.

Le ministre de l'Intérieur a souligné qu'il s'agit aujourd'hui de «stabiliser les relations de la Suisse avec ses voisins».

«L'Allemagne est particulièrement importante pour la Suisse et il faut retrouver un équilibre», a estimé Didier Burkhalter, lors de la présentation de son bilan après 100 jours passés au gouvernement.

Le Conseil fédéral va traiter du sujet dans sa séance de mercredi et le ministre de l'Intérieur n'a pas voulu en dire plus avant que le gouvernement ne prenne officiellement position.

«On ne peut pas avoir des fronts partout, cela devient difficile pour la petite Suisse», a-t-il encore observé. La tâche du gouvernement est donc de «consolider les relations entre la Suisse et l'Allemagne, comme avec ses principaux partenaires européens».

Quant à la responsabilité du monde bancaire, Didier Burkhalter ne veut pas désigner des coupables: «on ne peut pas dire qu'il n'a pas bougé». «Nous vivons une période tourmentée dans le cadre de nos relations internationales».

La presse allemande avait révélé la semaine dernière qu'un inconnu a proposé aux autorités allemandes de leur vendre pour 2,5 millions d'euros des données relatives à 1500 comptes bancaires en Suisse appartenant à des contribuables allemands.

En France, une liste de clients de HSBC soupçonnés d'évasion fiscale a été remise aux autorités françaises par un ancien responsable informatique de la banque suisse. Ce fichier avait été transmis au parquet de Nice qui avait ouvert une enquête pour des faits présumés de «blanchiment». Face au tollé en Suisse, la justice française avait récemment accepté de les restituer. AP