Alcoa, Intel et Bank of America seront en tête des entreprises dans le monde qui jouiront de la plus forte progression de leurs bénéfices depuis 1993 au moment où les industries qui ont été les plus durement touchées par la récession profiteront de la baisse de leurs effectifs et de prêts moins chers.

Les bénéfices des entreprises, qui forment l'indice Standard&Poor's 500 de la Bourse de New York, ont bondi de 60% au cours du trimestre terminé le 31 décembre dernier, premier gain mensuel après neuf trimestres de baisses, selon des estimations d'analystes recueillies par Standard&Poor's et Bloomberg.

Cette année, les sociétés financières, les fabricants de semi-conducteurs, les constructeurs d'autos, les entreprises d'énergie et de biens de consommation offriront probablement la meilleure performance au chapitre des profits. Pour l'année complète, les bénéfices devraient bondir de 25%.

À l'échelle mondiale, les sociétés ont éliminé plus de 2 millions d'emplois en 2009 au moment où les pertes dans le secteur immobilier ont contraint les banques à resserrer le crédit, ce qui a fait mal à plusieurs industries dont celles de l'automobile et des produits électroniques grand public.

Les réductions d'effectifs devraient contribuer à la hausse de 28% des bénéfices des entreprises de l'indice Standard&Poor's 500 au cours du présent trimestre. Il reste toutefois que la reprise mondiale en 2010 pourrait être en danger tandis que les banques centrales et les gouvernements commenceront à mettre fin aux mesures exceptionnelles adoptées l'an dernier.

«Les sociétés se sont adaptées très rapidement à la baisse de la demande et elles sont plus agiles et plus dynamiques qu'auparavant», soutient Henk Potts, administrateur de patrimoine de Barclays Wealth, à Londres, qui gère des actifs d'environ 134 milliards de livres anglaises (216 milliards CAN). «Les taux d'intérêt bas devraient créer un contexte plus favorable pour les entreprises et rendre les actions très attrayantes comparativement à d'autres types d'actifs.»

Alcoa

Alcoa, de New York, sera le premier membre de l'indice Dow Jones à produire ses résultats du quatrième trimestre aujourd'hui. On pense que le plus important producteur américain d'aluminium divulguera un bénéfice, en excluant certains éléments, de 6 cents US par action comparativement à une perte de 28 cents US un an plus tôt.

Pour de nombreuses entreprises, les comparaisons entre les résultats du quatrième trimestre de 2009 et ceux du trimestre correspondant un an plus tôt seront faciles parce qu'à la fin de 2008, les marchés de crédit avaient figé et les banques avaient cessé de prêter. Aux États-Unis, le produit intérieur brut avait diminué de 5,4% au quatrième trimestre de 2008 et les dépenses de consommation n'avaient guère progressé.

Bank of America, première banque américaine au chapitre des actifs, est susceptible de rebondir en 2010 étant donné que ses pertes sur prêts hypothécaires et cartes de crédit ont atteint leur pic, selon Jaime Peters, un analyste de Morningstar Inc., à Chicago.

«Maintenant qu'elle a remboursé le gouvernement américain, Bank of America est en bien meilleure position pour manoeuvrer comme elle l'entend, ajoute-t-il. Parmi les grandes banques, Bank of America a offert la pire performance dans le secteur des cartes de crédit, alors c'est elle qui a le plus à gagner lorsque le vent tournera.»

On prévoit que Bank of America, de Charlotte, en Caroline du Nord, fera état le 20 janvier prochain d'une perte de 53 cents US par action au quatrième trimestre de 2009 et d'une perte de 16 cents US par action pour l'exercice entier, ce qui serait sa première perte annuelle en plus de 25 ans, selon un sondage réalisé par Bloomberg. Mais grâce à l'essor de l'économie américaine et à une baisse des cas de défaillances chez les consommateurs, les bénéfices de la banque devraient bondir à 78 cents US par action en 2010, selon les prédictions.