La restructuration amorcée avec son arrivée chez Desjardins étant terminée, Monique Leroux amorce 2010 avec une liste de nouveaux défis. Ils vont d'une plus grande percée dans des marchés difficiles comme l'ouest de l'île de Montréal à une meilleure capitalisation de l'institution.

Commençons par l'argent, le nerf de la guerre, comme l'a prouvé la trop récente crise financière. «C'est sûr que, comme grand groupe financier coopératif canadien, 2010 va être une année où on va continuer à vouloir travailler très fort sur la capitalisation du mouvement», confie d'entrée de jeu la présidente et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins, à son bureau du 40e étage des tours brunes.

Ainsi, à sa réunion du début décembre, le conseil d'administration a décidé d'aller chercher un autre demi-milliard de dollars en vendant à ses membres des parts permanentes.

«Nous avons encore des travaux à faire à ce niveau-là pour être sûrs de pouvoir bien accompagner le mouvement dans son développement et sa croissance», souligne Monique Leroux. «Être fortement capitalisé, je pense que ça nous a bien servis au cours des deux ou trois dernières années», poursuit-elle.

Les parts seront offertes aux mêmes conditions que le précédent lot de 700 millions récolté plus tôt cette année par Desjardins, soit un taux d'intérêt de 4,25% en plus de toutes les conditions qui s'y rattachent.

Voilà donc pour l'argent.

Pour le reste, il faut jeter un coup d'oeil du côté de l'ouest de l'île de Montréal pour combler la liste de défis qui attendent Mme Leroux cette année, là où on boude la coopérative lévisienne quand vient le temps d'acheter des assurances automobiles.

«La partie ouest de Montréal, pour toutes sortes de raisons, nos analyses nous démontrent que notre part de marché est moins importante que ce qu'elle pourrait être», souligne-t-elle. Un exemple: la part de marché de Desjardins dans l'assurance est de 13 ou 14% au Québec, contre «moins de 10%» dans l'ouest de l'île.

Rapatrier des fonds

La présidente de Desjardins veut aussi offrir plus de services à ses membres: assurances, valeurs mobilières... Mme Leroux aimerait bien que ses «clients» rapatrient chez Desjardins des avoirs qu'ils ont placés ailleurs.

Entend-elle cibler les clients d'une banque plus qu'une autre? «Ce n'est pas dans ma philosophie... Je n'ai jamais travaillé contre quelqu'un», répond-elle.

Aussi, elle souhaite conserver plus longtemps ses clients d'affaires, qui ont tendance à quitter la coopérative quand leur boîte grossit. «Un exemple qui a très bien fonctionné chez nous, c'est le Cirque du Soleil.»

Un exemple trop rare. Le divorce entre Desjardins et les gens d'affaires se produit «souvent quand on doit accompagner l'entreprise dans une offre concertée entre nos centres financiers aux entreprises, la caisse centrale et Valeurs mobilières Desjardins».

Une situation que la réforme qu'elle a entreprise vise en partie à régler, en décloisonnant les différentes filiales.