Les Suisses sont bien décidés à défendre leur sacro-saint secret bancaire contre les attaques de l'extérieur, au moment même où la pression s'accentue sur la Confédération à ce sujet, a révélé un sondage de l'université de Zurich publié mardi.

Quelque 71,8% des personnes interrogées ont estimé que le secret bancaire, qui trouve ses origines à la fin du XIXe siècle, doit être protégé, selon l'étude menée sur internet auprès de 1179 personnes.

Les défenseurs de cette spécificité helvétique estiment en effet que la protection de la sphère privée, l'indépendance de la Suisse et la solidité de sa place financière méritent de défendre le secret bancaire.

En cas de référendum sur son abrogation, 65% des personnes interrogées par Carmen Tanner et Daniel Hausmann de l'institut d'études psychologiques répondraient par «non», 21,9% y seraient favorables, 11,6% indécis et 1,5% sans opinion.

L'étude a révélé deux catégories de personnes: celles qui estiment que le sujet est «tabou» et «non négociable» et celles qui se trouvent écartelées entre le désir de protection de la sphère privée et la nécessité de lutter contre l'évasion fiscale.

Selon les deux chercheurs zurichois, l'augmentation de la pression internationale sur la Confédération renforce donc la volonté des Suisses à défendre le secret bancaire.

Au contraire, «une discussion publique et objective sur le secret bancaire va plutôt conduire à une baisse des réactions défensives», a précisé Mme Tanner.

La Suisse se trouve depuis le début de l'année sous le feu croisé des grands pays européens et des États-Unis, bien décidés à en finir avec les paradis fiscaux.

Berne a ainsi accepté en mars d'assouplir son secret bancaire et a signé une douzaine d'accords d'échange d'information fiscale avec des pays partenaires afin d'être rayé de la liste grise de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Mais après la résolution des problèmes judiciaires de la banque UBS aux États-Unis, la Confédération se trouve de nouveau exposée au sujet d'un vol de données confidentielles à la banque HSBC de Genève.