La rentabilité du Mouvement des caisses populaires Desjardins a rebondi de façon importante au troisième trimestre grâce surtout aux meilleures performances de ses activités en assurances et en commerce des valeurs mobilières.

Toute une différence en une année. Malmenée lors de la grave crise financière de l'automne 2008, la rentabilité du Mouvement des caisses populaires Desjardins s'affiche en net redressement un an plus tard.

Le géant financier coopératif a dégagé des excédents d'ensemble de 378 millions de dollars à son troisième trimestre terminé le 30 septembre. C'est plus du double («153%) des excédents réalisés au troisième trimestre de 2008, en pleine tourmente financière et boursière.

Pour les trois premiers trimestres de 2009, les excédents chez Desjardins totalisent 833 millions, ce qui est supérieur de 50% au montant comptabilisé à pareille date l'an dernier.

«Nous commençons à récolter les fruits des importants efforts déployés au cours de la dernière année», a souligné Monique Leroux, présidente de Desjardins, par voie de communiqué.

«Mais nous devons continuer à gérer notre groupe financier coopératif de façon prudente dans un contexte économique encore incertain...»

En effet, le redressement de la rentabilité chez Desjardins demeure inégal selon ses secteurs d'activité.

Caisses

Si le regain de rentabilité est vigoureux dans les filiales d'assurances et des marchés boursiers, il demeure absent du côté du réseau des caisses populaires.

La raison? La haute direction de Desjardins blâme surtout «l'incidence négative» des bas taux d'intérêt sur les activités de prêts.

Au troisième trimestre, l'excédent de l'important réseau des caisses, à hauteur de 161 millions, était encore inférieur de 24% à l'excédent dégagé au trimestre correspondant de l'an dernier.

Néanmoins, ce recul annualisé s'avère un peu inférieur à celui observé au cours des deux trimestres précédents. Car pour les neuf premiers mois de l'exercice de 2009, ce recul est encore de l'ordre de 34%, sur une base annualisée.

Pour les nombreux membres-clients des caisses populaires, ce recul persistant de la rentabilité augure mal pour les ristournes auxquelles ils s'attendent en fin d'année. Ces ristournes dépendent des résultats des caisses populaires, plutôt que ceux de l'ensemble du Mouvement Desjardins.

Ainsi, malgré le rebond marqué de la rentabilité totale, les dirigeants de Desjardins prévoient encore une baisse des ristournes aux membres-clients en 2009 par rapport à l'an dernier.

Au terme du troisième trimestre, les provisions pour ristournes, déclarées à hauteur de 239 millions, sont inférieures de 21% à celles prévues à pareille date l'an dernier.

Par ailleurs, même si chaque caisse à l'autonomie de gérer ses ristournes, leurs administrateurs ont déjà obtenu le mot d'ordre des hautes instances chez Desjardins de réduire de 45% à 30% le taux maximal de versement de ristournes à même leurs excédents d'exploitation.

«C'est une mesure temporaire qui a été énoncée afin de maintenir un niveau suffisant de capitaux dans les caisses face à une conjoncture financière et économique encore incertaine», a indiqué André Chapleau, porte-parole du Mouvement Desjardins.

Les autres secteurs

Cela dit, les membres-clients des caisses populaires trouveront peut-être une consolation avec le redressement des résultats des autres principaux secteurs d'activité du Mouvement Desjardins.

Dans le secteur boursier entre autres, qui comprend la filiale Valeurs mobilières Desjardins, souvent critiquée, le bénéfice net de 23 millions après trois trimestres représente un revirement considérable par rapport à la perte de 10 millions de l'an dernier.

Par ailleurs, dans le secteur des assurances, où Desjardins détient d'importantes parts de marché au Québec, le redressement du résultat net jusqu'à maintenant cette année est aussi probant.

Après neuf mois, l'apport net des filiales en assurance de personnes est en hausse cumulative de 33%, et de 76% dans l'assurance de dommages.