La Commission européenne a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête sur le groupe anglo-canadien d'information financière et professionnelle Thomson Reuters, qu'elle soupçonne d'abus de position dominante dans le domaine des codes d'identification boursière.

Les codes concernés, dits RIC (Reuters Instrument Codes), sont des codes alphanumériques qui permettent d'identifier les titres et le lieu où ils sont cotés. Ils permettent de retrouver des informations dans les flux de données de marché en temps réel avec lequel Thomson Reuters alimente les logiciels utilisés par les banques et les établissements financiers.

«La Commission examinera notamment si Thomson Reuters empêche ses clients d'associer les RIC à des codes d'identification alternatifs utilisés par d'autres fournisseurs de flux de données», explique-t-elle dans son communiqué.

«Si une telle association est impossible, les clients pourraient éventuellement être contraints de travailler avec Thomson Reuters, car il peut s'avérer trop long et coûteux de remplacer les RIC en reconfigurant ou en reprogrammant les logiciels», ajoute-t-elle.

En ouvrant une telle procédure, la Commission signifie qu'elle va mener une enquête approfondie «en priorité», et pas forcément qu'elle a des preuves de culpabilité, précise-t-elle. Aucune échéance n'est fixée pour une conclusion.

Bruxelles indique avoir déjà informé Thomson Reuters ainsi que les autorités de la concurrence des pays de l'UE.