Il a réglé les disputes entourant les dommages causés par l'amiante et les poursuites des vétérans du Vietnam contre les manufacturiers de l'Agent Orange. Il a géré les fonds d'indemnisation des victimes du 11 septembre 2001 et du massacre de Virginia Tech. Aujourd'hui, Kenneth Feinberg est connu comme le «tsar du chèque de paie». Sa mission: négocier les salaires de ceux qui dirigent les entreprises renflouées par le gouvernement américain au plus fort de la crise financière, dont l'assureur AIG, Citigroup et Bank of America.

M. Feinberg n'a pas fait dans la dentelle: il a coupé les salaires des grands patrons de 90% et leur rémunération totale de 50%. Cette semaine, la Réserve fédérale américaine a aussi surpris la planète en disant vouloir s'attaquer fermement à la question des primes dans l'ensemble des banques américaines. Ces engagements avaient été pris lors de la rencontre des pays du G20, en septembre, où les États-Unis s'étaient pourtant montrés réticents à agir et avaient fait l'objet de pression de la part des Européens. Rappelons que le Wall Street Journal a estimé que les 23 plus grandes sociétés financières américaines s'apprêtent à verser 140 milliards US de boni à leurs employés cette année, soit davantage qu'en 2007... l'année record qui a précédé la crise du crédit.