La banque américaine Wells Fargo a publié mercredi un nouveau bénéfice net «record» de 3,2 milliards de dollars, le plus élevé depuis l'intégration au début de l'année de sa concurrente Wachovia, et annoncé que la fin de la crise du crédit était en vue.

«Nous prévoyons que les pertes liées au crédit atteindront leur pic en 2010, avec des pertes liées à la banque de détail atteignant un sommet potentiellement au premier semestre, puis un déclin progressif au fur et à mesure que l'année avancera», a déclaré le directeur financier Howard Atkins lors d'une conférence pré-enregistrée pour les analystes.

Les pertes liées au prêts commerciaux devraient quant à eux atteindre une crête au deuxième semestre 2010 avant une décrue progressive, a précisé le patron des activités de crédit, Mike Loughlin.

La banque de San Francisco a constamment donné de bonnes surprises au marché depuis le début de l'année et l'intégration de sa concurrente Wachovia, qui croulait sous le poids des mauvais crédits. Elle n'a pas dérogé en annonçant un bénéfice rapporté au nombre d'action de 56 cents, très au-delà des 37 cents attendus par le marché.

Le produit net bancaire (chiffre d'affaires) est resté stable par rapport au deuxième trimestre, à 22,5 milliards de dollars, dépassant également les attentes.

Sur le site d'analyse financière 247WallSt.com, l'analyste Jon Ogg soulignait que ces résultats constituaient «une grande surprise», dans la mesure où plusieurs homologues «ont commencé à normaliser (leur situation) avec des bénéfices moins élevés».

Selon M. Atkins, «l'ouverture de nouveaux crédits et les résultats des opérations de couverture (hedging) ont contribué à la performance», mais l'ensemble des autres activités se sont également bien tenues.

L'action gagnait 1,15% à 30,81$ une demi-heure après l'ouverture de la Bourse.

M. Atkins a estimé que l'établissement, numéro un du prêt hypothécaire résidentiel, était relativement protégé contre les prochaines vagues attendues de mauvais crédits après l'explosion de la bulle de l'immobilier.

Son porte-feuille de cartes de crédit, à 23,6 milliards de dollars, est beaucoup moins développé que celui de ses concurrentes, limité essentiellement aux titulaires de comptes, et cette activité reste d'ailleurs bénéficiaire.

Quant à l'immobilier commercial, c'est un secteur où Wells Fargo est très présente, avec 135 milliards de dollars, mais où elle estime avoir déjà bien fait le ménage des créances les plus problématiques. En outre, son portefeuille est «bien diversifié par type de biens et par zone géographique», selon elle.

En attendant la décrue, la banque a tout de même légèrement augmenté (+2,27%) ses provisions pour pertes liées au crédit, à 15,143 milliards de dollars.

Pour ce qui est de l'intégration de Wachovia, la banque a confirmé qu'elle allait atteindre l'objectif final de 5 milliards de dollars d'économies permises par le rapprochement, et elle a revu à la baisse les coûts d'intégration, de 7,9 à 5,5 milliards de dollars.

En tout état de cause, l'opération est déjà une bonne affaire pour Wells Fargo, car «Wachovia ajoute déjà aux bénéfices et à la croissance du capital de Wells Fargo - plus tôt et mieux que cela avait été prévu à l'origine».

Un sujet n'a pas du tout été abordé par la banque mercredi, en l'absence de question d'analystes lors d'une conférence en temps réel: le remboursement des 25 milliards de dollars d'aide fédérale reçus à l'automne dans le cadre du plan de sauvetage du système financier.

La banque s'est bornée à indiquer à l'AFP qu'elle continuait à «travailler en étroite collaboration avec les autorités de régulation» pour déterminer les modalités du remboursement.