La banque centrale américaine (Fed) met au point un projet qui lui permettrait d'avoir son mot à dire sur les politiques salariales des banques afin de décourager la prise de risque excessive et les bonus immérités, selon le Wall Street Journal de vendredi.

«Aux termes d'une proposition (en cours d'élaboration), la Fed pourrait rejeter toute politique de rémunération qui selon elle encourage des salariés d'une banque - des cadres dirigeants aux courtiers et aux responsables de clientèle - à prendre trop de risque», affirme le quotidien des affaires. Les 25 plus grandes banques du pays seraient particulièrement surveillées, souligne le quotidien, et au total des dizaines de milliers de personnes verraient leur modèle de rémunération examiné par les autorités.

La Fed serait notamment favorable à un système permettant de récupérer des rémunérations calculées sur la base de gains réalisés par des salariés qui se révèleraient provisoires.

«La banque centrale pourrait également exiger qu'une partie plus importante de la rémunération soit proposée sous forme d'actions ou autres schémas à long terme conçus pour ne pas récompenser les performances à court terme», précise le Journal.

Ces informations paraissent à moins d'une semaine de la réunion du sommet des pays riches et émergents du G20 à Pittsburgh, où la question des primes constituera un sujet important dans les débats.

Jeudi soir les dirigeants de l'Union européenne se sont mis d'accord sur une position commune sur ce thème, et notamment sur une clause prévoyant le remboursement éventuel de ces primes controversées.

«En cas de rémunérations variables élevées, le paiement d'une proportion importante des rémunérations doit être différé et n'intervenir qu'au terme d'un délai approprié» et il «pourrait être annulé lorsque les résultats de la banque connaissent une évolution négative», selon le document européen.