La remontée des Bourses, cet été, a permis aux détenteurs de fonds communs de placement de regarnir un peu leur portefeuille.

Presque toutes les grandes catégories de fonds affichent des rendements positifs pour le mois d'août, selon les données préliminaires de la firme d'évaluation de fonds Morningstar Canada.

Les fonds communs spécialisés en immobilier ont pris leur revanche. Ils se sont relevés de 8,4% au mois d'août, portant leur gain sur trois mois à près de 16%. Il s'agit des rendements les plus élevés parmi toutes les catégories de fonds.

Mais les fonds d'immobilier restent ébranlés par les secousses de la crise du crédit. Leur rendement demeure en baisse de 21% sur 12 mois, soit la pire performance de l'industrie des fonds.

L'été a aussi été clément du côté de l'Europe. En août, les fonds d'actions européennes ont gagné 7,3%, grâce à la remontée des Bourses en France, au Royaume-Uni et en Allemagne.

«La croissance inattendue du PIB au deuxième trimestre en Allemagne et en France a contribué à un renouveau d'optimisme vis-à-vis de la zone euro, les deux économies les plus importantes de la région ayant officiellement mis un terme à cette douloureuse récession», a commenté Neal Brandon, analyste chez Morningstar Canada.

Parmi les autres catégories de fonds qui ont dégagé les meilleurs gains en août, on retrouve les fonds d'actions internationales ("5,6%), les fonds d'actions de petites sociétés canadiennes ("4,8%) et les fonds d'actions américaines ("4,7%).

Par contre, les fonds d'actions canadiennes ont gagné un modeste 0,7% en août, tandis que les fonds équilibrés ont avancé de 1,2%.

La Chine se dégonfle

Ce sont les fonds d'actions chinoises qui accusent la pire performance, avec une perte de 5,9% en août. Toutefois, cette catégorie compte seulement une dizaine de fonds qui renferment peu d'actifs. La plupart ont été lancés depuis le milieu des années 2000, alors que les investisseurs réalisaient tout le potentiel de croissance de la Chine.

La Bourse chinoise a quintuplé entre 2006 et 2007. Mais avec la crise du crédit, la bulle s'est dégonflée et l'indice composé de la Bourse de Shanghai a perdu plus de 70%. Depuis le début de 2009, les actions chinoises ont rebondi, profitant de l'audacieux plan de relance économique de 700 milliards dévoilé par le gouvernement à la fin de 2008.

Mais maintenant, les investisseurs craignent que le gouvernement mette la pédale douce. «Les autorités chinoises seraient en passe de resserrer la bride du crédit, réduisant ainsi les perspectives de croissance à court terme», explique M. Brandon.

C'est ce qui a fait flancher la Bourse de Shanghai de 22% le mois dernier, une dégringolade que les gestionnaires de fonds d'actions chinoises ont réussi à esquiver en bonne partie.

Peu de valeur ajoutée

Par contre, il est assez rare que les gestionnaires de fonds communs de placement parviennent à battre leur indice de référence, selon une étude de Standard & Poor's.

La firme compare régulièrement la performance des fonds communs à celle des indices boursiers. Pour la première moitié de l'année 2009, seulement le tiers des gestionnaires de fonds d'actions canadiennes ont connu une performance supérieure à celle de l'indice S&P/TSX composé de la Bourse de Toronto.

À plus long terme, la comparaison est encore moins flatteuse: à peine 8% des gestionnaires ont dégagé un meilleur rendement que l'indice, depuis cinq ans.

Le constat est semblable pour d'autres catégories de fonds communs. Sur cinq ans, seulement 11% des gestionnaires d'actions américaines ont surpassé le S&P 500 et seulement 16% des gestions d'actions mondiales ont fait mieux que leur indice.

Ce n'est pas tant que les gestionnaires prennent de mauvaises décisions de placement, c'est plutôt que les frais de gestion, particulièrement élevés au Canada, grugent une part importante du rendement.

«Les frais de gestion élevés sont un obstacle substantiel», constate la responsable de l'étude, Jasmit Bhandal.

«Nous ne disons pas qu'il est impossible de trouver un gestionnaire qui bat l'indice. Certains réussissent, assure-t-elle. La difficulté, c'est d'en trouver un qui y parvient, année après année.»

Or, son analyse démontre que ce ne sont pas les mêmes gestionnaires qui surpassent l'indice, d'une année à l'autre.