Importante journée bancaire dans l'actualité d'affaires au Canada, alors que trois des principales banques divulgueront aujourd'hui leurs résultats financiers de troisième trimestre.

Après les banques BMO et CIBC, c'est au tour des banques Royale (RBC), Toronto-Dominion (TD) et Nationale de divulguer leurs résultats pour le trimestre terminé le 31 juillet.

Chez la Banque Nationale, la plus importante au Québec, les analystes doutent qu'elle maintienne sa résilience à la récession dont elle avait fait preuve au deuxième trimestre.

En fait, selon la moyenne de leurs prévisions, les analystes s'attendent à une baisse de profit trimestriel à la Nationale, sur une base annualisée.

Le bénéfice attendu (pour activités comparables) est de l'ordre de 1,37$ par action ou quelque 225 millions en tout.

S'ils s'avèrent, ces montants seraient inférieurs d'environ 20% par rapport à ceux du troisième trimestre de l'an dernier.

Aussi, à 1,37$ par action, ce bénéfice pour un troisième trimestre serait le pire depuis trois ans à la Banque Nationale.

Toutefois, à l'instar des autres banques canadiennes, ce bénéfice trimestriel de la Nationale demeure très affecté par la provision pour pertes sur prêts que ses dirigeants ont jugée nécessaire, selon l'impact de la récession parmi sa clientèle d'emprunteurs.

Or, au cours des derniers trimestres, la Banque Nationale est demeurée plutôt réservée à cet égard par rapport aux autres principales banques canadiennes.

La principale raison, selon ses dirigeants? Le principal marché de la Nationale, c'est à dire l'économie du Québec, était moins affecté par la récession que le reste du Canada, en particulier l'Ontario.

D'ailleurs, au trimestre précédent, terminé le 30 avril, la Nationale avait surpris avec un bénéfice de 241 millions ou de 1,41$ par action, en hausse annualisée de 40%.

Mais de l'avis d'analystes, la majeure partie de ce gain réalisé malgré la récession était attribuable à une provision pour pertes sur prêts limitée à 41 millions.

Ce montant était inférieur de plusieurs millions de dollars aux attentes des analystes, et encore incomparable aux centaines de millions en provisions prises par les autres principales banques canadiennes.

Cela dit, jusqu'à aujourd'hui, les actions de la Banque Nationale demeurent parmi les titres prisés des analystes en sociétés de services financiers.

Parmi les 14 analystes sondés par l'agence financière Bloomberg, trois recommandent l'achat des actions de la Nationale et dix autres en recommandent le «maintien en portefeuille».

Un seul de ces 14 analystes suggère la vente des actions de la principale banque québécoise.

En Bourse, les actions de la Nationale s'échangent ces jours-ci autour de 58$. C'est tout proche de leur sommet depuis deux ans de 60$, atteint le 5 août dernier.

Au pire de la crise financière de l'automne 2008, les actions de la Banque Nationale avaient plongé brièvement jusqu'à 25$.

C'était le 18 décembre 2008, avant l'amorce d'un vif rebond qui culmine à 136% après neuf mois.