Un profit trimestriel meilleur que prévu, des revenus en hausse, une réduction des provisions pour pertes sur prêts...

Du coup, la Banque de Montréal [[|ticker sym='T.BMO'|]] - la première banque canadienne à publier ses résultats du troisième trimestre - a envoyé hier un autre signal que la récession tire à sa fin.

À preuve, les investisseurs ont poussé les actions de la BMO en hausse marquée de 6,7% à 52,30$, avec un volume élevé de 5,8 millions d'actions échangées.

Les actions des autres banques canadiennes, qui divulgueront leurs résultats en rafale cette semaine, ont aussi profité de l'effet de réconfort provoqué par BMO.

Tout l'indice sectoriel des services financiers, l'un des plus influents à la Bourse de Toronto, a sursauté de 3,6% hier.

Il a entraîné l'indice de marché S&P/TSX en hausse de 1,2%, nettement mieux que la séance encore indécise des principaux indices de la Bourse américaine.

«Les résultats de BMO augurent positivement pour les résultats trimestriels des autres banques. En particulier pour celles dont les résultats sont les plus affectés par leurs provisions pour pertes sur prêts», selon Craig Fehr, analyste des sociétés financières chez Edward & Jones, un important courtier américain pour les investisseurs individuels.

À la haute direction de BMO, le président et chef de la direction, Bill Downe, a souligné que l'économie reprend du mieux au point de permettre à la banque de réviser à la baisse sa provision pour pertes sur prêts.

«Les stimulants fiscaux et monétaires en Amérique du Nord et outre-mer se font sentir de plus en plus. La reprise économique est enclenchée «, a indiqué M. Downe lors de la téléconférence avec les analystes.

«Au Canada en particulier, l'économie reprend des forces, menée par les dépenses des consommateurs et des gouvernements, ainsi que la relance du marché de l'immobilier résidentiel. «

La provision pour pertes sur prêts est l'une des principales mesures comptables des grands prêteurs comme les banques pour signaler leur évaluation du risque de défauts de paiement et de pertes parmi leur clientèle d'emprunteurs, alors qu'ils subissent la récession.

Or, pour son trimestre terminé le 31 juillet, le groupe BMO a inscrit une provision de 417 millions à l'encontre de son bénéfice net.

C'est 14% de moins qu'à pareille date l'an dernier, mais aussi inférieur de plusieurs dizaines de millions de dollars par rapport aux attentes des analystes et des investisseurs boursiers.

Du coup, le bénéfice net de BMO au troisième trimestre s'est retrouvé bonifié à 557 millions, en hausse de 7% sur une base annualisée.

Quant au bénéfice par action, même légèrement réduit à 97 cents en raison d'émissions d'actions depuis un an, il s'avère tout de même supérieur aux attentes des analystes. La moyenne de leurs prévisions cotait à 94 cents de bénéfice par action.

Selon John Aiken, analyste des banques chez le courtier torontois Dundee Capital Markets, « le groupe BMO a un peu surpris avec des résultats trimestriels aussi forts, qui dépassent amplement les attentes.

«Et le plus encourageant, a-t-il souligné, c'est que les résultats où BMO dépassent le plus les attentes - ses revenus nets d'intérêt et ses provisions pour pertes sur prêts - sont aussi ceux qui augurent le mieux pour ses prochains résultats.»

Quant aux résultats par secteurs, les deux plus importantes divisions du groupe BMO -les Services bancaires aux particuliers et entreprises (PE) ainsi que la filiale boursière Marchés des capitaux- ont rehaussé leur bénéfice net au troisième trimestre.

La hausse annualisée a atteint 13% pour la grosse division PE au Canada, alors que sa pendante américaine subissait un autre recul de 8% de son bénéfice.

La filiale boursière de BMO, elle, profite du fort rebond des marchés depuis quatre mois. Elle a rehaussé ses revenus et son bénéfice de plus de 30% lors du troisième trimestre, sur une base annualisée.

D'ailleurs, fort de ses résultats malgré la récession, le groupe financier BMO a confirmé hier le maintien de son dividende trimestriel à 70 cents par action.

Trimestre meilleur que prévu

3e trimestre 2009 (var. un an)/ neuf mois (var. un an)

Revenus totaux/ 2,97 milliards$ (+8%)/ 8,07 milliards$ (+9%)

Provisions pour pertes sur prêts/ 417 millions$ (+14%)/ 1,21 milliard$ (+40%)

Bénéfice net/ 557 millions$ (+7%)/ 1,14 milliard $ (+19,6%)

Rendement des capitaux propres/ 12,1% (+1,4 point)/ 8,5% (+4,2 points)