Le groupe de services financiers CIT, au bord du dépôt de bilan, a réduit ses pertes aux deuxième trimestre, selon un document remis au régulateur boursier SEC, dans lequel il assure être en mesure de présenter son plan de restructuration avant l'ultimatum posé par Washington.

CIT, acteur-clé du financement des PME aux États-Unis, a accusé au deuxième trimestre une perte nette de 1,67 milliard de dollars, contre une perte de 2,08 milliards un an plus tôt. Le groupe, dont la bonne santé financière et l'activité dépendent de son accès aux marchés du crédit, est dans le rouge depuis le deuxième trimestre 2007, a rappelé CIT, période au cours de laquelle la crise du crédit et de l'immobilier commençait à prendre son ampleur aux États-Unis.

Ces résultats étaient attendus alors que CIT, dont la faillite semble plus proche que jamais, en avait récemment reporté la publication.

Les difficultés du groupe se sont intensifiées en juillet, alors que devait expirer en août une tranche de 1 milliard de dollars de sa dette obligataire, que CIT n'était pas en mesure de refinancer.

Depuis, CIT s'est vu refuser une nouvelle injection de fonds fédéraux par Washington, après 2,3 milliards reçus en décembre. L'administration Obama a à la place fixé un ultimatum au groupe la semaine dernière, exigeant de recevoir sous deux semaines les grandes lignes d'un plan de redressement apportant la preuve de sa viabilité, avant une présentation détaillée dans les 60 jours.

Dans son rapport à la SEC, CIT a assuré «être en mesure de boucler le développement (du plan) et de commencer à mettre en place le plan de restructuration avant le 1er octobre».

«C'est l'objectif du groupe que de mener son plan de restructuration en dehors d'un tribunal des faillites», a aussi martelé CIT, prévenant toutefois que «l'entreprise pourrait se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites en cas d'échec du plan de restructuration» ou si celui-ci était retoqué par les autorités qui le supervisent.

CIT a rappelé avoir reçu un prêt d'urgence de 3 milliards de dollars de ses créanciers le mois dernier pour pouvoir continuer de financer son activité.

Le groupe a aussi rappelé avoir bouclé lundi le refinancement de ses 1 milliard de dollars de dette obligataire qui arrivait à échéance le jour même, à l'issue d'une offre de conversion qui a reçu le soutien nécessaire des détenteurs de titres obligataires.

Cette opération a pourtant laissé les agences de notations Standard and Poor's et Fitch sceptiques, et celles-ci ont toutes deux dégradé les notes principales de CIT dans la catégorie des entreprises en défaut de paiement, s'inquiétant du reste de la dette de CIT à honorer.

CIT, qui sert environ 1 million de clients entreprises, dont beaucoup de commerces de détail, CIT fait face à 68 milliards de dollars de dettes, dont 3 milliards arrivant à échéance cette année et 8 milliards l'an prochain.

Le groupe a rappelé dans son rapport à la SEC que les dégradations successives de ses notes par les agences de notation, en juin et juillet derniers, «ont sensiblement empiré la situation, avec pour conséquence de bloquer l'accès de l'entreprise aux marchés de la dette non garantie».

«Les financements du groupe sont limités à de la dette garantie», ce qui s'est traduit «par une hausse sensible» du coût de la dette, a encore averti CIT.