La banque d'affaires américaine Morgan Stanley (ms) a publié mercredi une perte nette fortement creusée pour le deuxième trimestre, à 1,25 milliard de dollars, ce qui est supérieur aux attentes et marque son troisième trimestre consécutif dans le rouge.

Morgan Stanley a indiqué dans un communiqué que son produit net bancaire avait reculé de 11,5%, à 5,4 milliards de dollars.

Les pertes à périmètre constant par rapport à l'an dernier s'élèvent à 159 millions de dollars, soit 1,37 dollar par action, alors que les analystes tablaient sur une perte limitée à 49 cents.

Ces résultats différencient une nouvelle fois Morgan Stanley de sa grande concurrente Goldman Sachs qui, comme elle, vient de rembourser l'État des 10 milliards de dollars d'aides reçus à l'automne, mais a publié un bénéfice net de 3,44 milliards de dollars, en progression de 65% sur un an.

Morgan Stanley, qui limite au maximum sa prise de risques depuis la crise financière, a encore perdu 700 millions de dollars dans l'immobilier, et sa gestion d'actifs a été déficitaire de 239 millions de dollars.

«Nous ne sommes pas satisfaits de notre performance dans certains domaines du courtage et de la gestion d'actifs, et prenons des mesures pour obtenir de meilleurs résultats dans ces activités», a commenté le PDG John Mack.

M. Mack a aussi souligné que, sans le remboursement des fonds publics et sans la forte augmentation du coût de sa dette, résultant de la baisse de la valeur des obligations qu'elle a émises, la banque aurait été «solidement rentable».

Le marché ne se laissait pas convaincre: l'action perdait 4,21% à 26,40 dollars à l'ouverture de la Bourse de New York.

À l'exception de l'activité de conseil en fusion-acquisition, toutes les activités de la banque ont accusé des pertes: celles-ci ont atteint 307 millions de dollars dans la banque d'affaires, 71 millions de dollars dans la gestion de fortune, 239 millions de dollars dans le négoce en compte propre.

En outre la banque new-yorkaise a souffert de la nécessité de donner un coup de pouce à la rémunération de ses employés (3,9 milliard de dollars de dépenses au lieu de 3,1 milliards l'an dernier), en raison de «pressions de la concurrence» afin de ne pas voir partir ses meilleurs éléments.

Et puis elle a souffert d'une fuite des capitaux, avec 361 milliards de dollars d'actifs sous gestion, contre 579 milliards un an plus tôt.

«Ce déclin reflète un retrait net de clients de 121,5 milliards de dollars depuis le deuxième trimestre (2008), surtout dans les fonds d'investissement monétaires et les fonds à taux fixe à long terme».