Les détenteurs d'obligations de CIT Group Inc. (cit) ont participé à des appels téléphoniques hier pour discuter de la possibilité d'échanger certaines de leurs valeurs contre des actions pour réduire l'endettement du prêteur new-yorkais fondé il y a 101 ans, selon une personne au courant de la question.

Pacific Investment Management Co. (Pimco), le plus important détenteur d'obligations de CIT selon les dossiers des autorités réglementaires, prévoyait tenir des appels et les détenteurs de titres de dette songent à faire appel à des conseillers financiers et juridiques, a ajouté la personne, qui a requis l'anonymat parce que les discussions sont de nature privée. L'entreprise n'a pas proposé d'échange.

CIT manque de liquidités et il se peut qu'elle ait besoin de 6 milliards US pour éviter de faire faillite après que le gouvernement américain eut refusé de venir à sa rescousse une deuxième fois, ont indiqué des analystes de CreditSights Inc. En décembre dernier, CIT, qui a dévoilé des pertes de 3 milliards US au cours des 8 derniers trimestres, a reçu 2,33 milliards US du Trésor américain, mais l'entreprise n'a pas eu accès au programme de garantie des titres de dette de Federal Deposit Insurance Corp.

«CIT a fait savoir qu'elle avait besoin d'au moins 2 milliards US en financement de sauvetage au cours des 24 prochaines heures sans quoi elle ferait probablement faillite», ont souligné dans un rapport Adam Steer, David Hendler et Pri De Silva, des analystes de CreditSights. «Nous croyons que les besoins de CIT sont de l'ordre de 4 milliards US à plus de 6 milliards US, ce qui effraie les sources de capital extérieures», ont-ils ajouté.

Steve Moyer, responsable des placements de Pimco, une entreprise de Newport Beach, en Californie, et Mark Poterfield, un porte-parole de Pimco, n'ont pas répondu à des appels pour livrer des commentaires. Même réaction du côté de Curt Ritter, porte-parole de CIT.

Si les détenteurs d'obligations sont en mesure d'échanger des valeurs pour une somme atteignant 6 milliards US, cela pourrait permettre de reprendre les pourparlers avec le gouvernement des États-Unis pour une solution de sauvetage. Jeffrey Werbalowsky, PDG de Houlihan Lokey Howard & Zukin, a indiqué lors d'un autre appel que sa firme proposait ses services aux créanciers, selon la source au courant de la situation. Mais M. Werbalowsky a souligné qu'on manquera peut-être de temps pour finaliser un échange de titres de dette avant que CIT fasse faillite, a ajouté la source. M. Werbalowsky n'a pas rappelé pour offrir des commentaires à ce sujet.

Hier, les titres de dette de CIT et son action ont écopé. L'action de CIT a chuté de 75%, à 41 cents US, à New York. Plus tôt dans la journée, les obligations de CIT à taux variable et d'une valeur de 1 milliard US qui viennent à échéance le mois prochain avaient chuté de 26 cents US à 58 cents US au dollar à New York, selon Trace, le système d'information sur les prix des obligations de la Financial Industry Regulatory Authority.

La firme Fitch Ratings a dévalué la cote de CIT de sept niveaux à C, hier, indiquant dans un rapport qu'une «certaine forme de défaillance semble imminente ou inévitable.»