Un mois après la publication des résultats des «tests de résistance» effectués par les pouvoirs publics, les grandes banques américaines ont parcouru la quasi-totalité du chemin exigé et plusieurs devraient être autorisées la semaine prochaine à rembourser l'aide de l'État.

«La Réserve fédérale annoncera la semaine prochaine une liste de banques suffisamment solides et en mesure d'accorder des prêts, de telle sorte qu'elles peuvent rembourser» l'argent reçu, a indiqué jeudi le président de la banque centrale américain Ben Bernanke devant une commission du Congrès.

Selon le marché, la banque d'affaires Goldman Sachs, la banque universelle JPMorgan Chase et l'émetteur de carte de crédit American Express devraient compter parmi les premières autorisées à rembourser les milliards avancés par l'Etat - et donc à se défaire de la lourde tutelle qui a accompagné cette aide.

Il y a un mois, ces trois établissement comptaient parmi les neuf (sur un total de 19) jugés suffisamment capitalisés pour résister à une aggravation de la crise. Les deux derniers, qui n'avaient pas jusqu'ici augmenté leur capital, viennent en plus de faire la preuve de leur capacité à lever des fonds.

A en croire le quotidien économique Financial Times, c'est à la demande expresse de l'Etat que ces augmentations de capital ont été réalisées cette semaine, à hauteur de 5 milliards de dollars pour JPMorgan, de 500 millions de dollars pour American Express, sans besoin urgent apparent.

M. Bernanke a évité de nommer les premières banques autorisées à rembourser, mais il a souligné que les prêts de l'Etat allaient se révéler un bon investissement pour le contribuable. «Je crois que le recouvrement sera excellent», avait-il alors déclaré.

Plusieurs petites banques locales ont déjà repayé le Trésor, mais le remboursement de banques majeures marquerait un tournant dans l'évolution de la crise. Reste à savoir si les établissements incapables de trouver les fonds nécessaires pourraient être pénalisés par les marchés.

«Il n'y a pas de difficulté en vue à cause de cela», a estimé Gregori Volokhine, analyste chez Meeschaert New York, pour qui «le marché n'a plus la peur d'une faillite de banque».

«On avait déjà craint une réaction négative des marchés à la publication des résultats des tests de résistance, et elle n'a pas eu lieu», a souligné chez Standard and Poor's Scott Prinzen, responsable de l'évaluation des institutions financières.

Les tests ont montré que «même en cas d'aggravation de la crise ce serait gérable pour les banques», et le succès des augmentations de capital exigées par les pouvoirs public depuis un mois illustre la confiance du marché, a-t-il ajouté.

Citibank et Bank of America ont reçu chacune 45 milliards de dollars du contribuable et le régulateur ne semble guère disposé à les laisser ponctionner des fonds propres encore très fragiles pour rembourser.

Bank of America a pourtant trouvé à une vitesse record 33 des 33,9 milliards requis à l'issue des tests de résistance et claironne sa volonté de rembourser d'ici la fin de l'année.

Wells Fargo, qui a levé 8,6 milliards de dollars, compte sur ses bénéfices futurs pour arriver au chiffre de 13,7 milliards de dollars identifié par l'audit gouvernemental.

La situation est bien plus délicate pour GMAC, ancienne filiale financière du constructeur automobile General Motors, pour laquelle les besoins en capitaux ont été chiffrés à 11,5 milliards de dollars.

Après avoir accepté une participation de 34,5% de l'Etat, GMAC a annoncé cette semaine un appel au marché de 4,5 milliards de dollars, mais avec garantie publique, ce qui ne correspond pas aux critères exigés par les régulateurs.