Revenus et profits meilleurs qu'attendus. Des provisions pour pertes sur prêts -un effet de la récession - moins élevées que prévu.

Malgré une conjoncture inquiétante, la Banque Nationale [[|ticker sym='t.na'|]] s'est plutôt bien tiré d'affaire lors de son deuxième trimestre 2009, terminé le 30 avril.

Et de l'avis même de son président, la principale banque québécoise profite de l'impact moindre de la récession dans son marché principal - l'économie du Québec - que dans le reste du Canada.

«La Banque Nationale continue de bénéficier de la situation économique encore relativement favorable qui prévaut au Québec», a souligné Louis Vachon, hier, dès le début de sa discussion des résultats trimestriels avec les analystes.

En chiffres, cette bonne performance relative se traduit par un bond de 46% à 241 millions du bénéfice net lors du deuxième trimestre 2009, comparativement à la même période l'an dernier.

Le bénéfice net par action atteint 1,41$, en hausse de 41% en un an. C'est aussi supérieur de 14% à la moyenne des prévisions d'analystes, qui cotait à 1,23$ de bénéfice par action.

Par ailleurs, en excluant des éléments spéciaux comme les gains de cession de filiales et les frais de dépréciation des papiers commerciaux non bancaires, le bénéfice de la Banque Nationale au deuxième trimestre aurait quand même progressé de 14% par rapport à la même période l'an dernier.

Ces résultats trimestriels, avec ceux de trois autres banques canadiennes aussi divulgués hier, ont été très bien accueillis en Bourse.

Ils ont contribué le plus au bond journalier de 2,5% de l'indice phare de la Bourse de Toronto, à son niveau le plus élevé depuis sept mois.

Dans le cas de la Banque Nationale, les investisseurs ont poussé ses actions en hausse de plus de 4% en cours de séance. Elles ont terminé en hausse moins accentuée de 3,6% à 51,30$.

N'empêche, cette cote de fermeture est la plus élevée pour la Banque Nationale depuis la fin de septembre 2008. C'était juste avant le krach boursier allongé des semaines suivantes.

Aussi, cette cote de 51,30$ est maintenant deux fois plus élevée (+100%) que le creux annualisé de 25,62$ par action, atteint le 18 décembre 2008.

Par secteur d'activités, c'est l'importante filiale des marchés financiers, la Financière Banque Nationale, qui a réalisé le plus important gain de profit (50%) au deuxième trimestre 2009.

Ce gain s'est avéré amplement suffisant pour compenser la baisse de profit (-16%) des activités de gestion de patrimoine, ainsi que la hausse réduite (+2%) de profit pour les activités bancaires auprès des particuliers et des entreprises.

Par ailleurs, la Banque Nationale estime que son portefeuille de prêts demeure peu affecté par la récession, au point d'y limiter encore ses provisions pour pertes.

La banque a décidé de s'en tenir à une provision de 41 millions au deuxième trimestre, seulement trois millions de plus que le trimestre précédent, malgré la détérioration de l'économie.

D'ailleurs, ces provisions moindres de la Banque Nationale contrastent avec celles de plusieurs centaines de millions de dollars inscrites par les autres principales banques canadiennes.

Par conséquent, la Banque Nationale risque-t-elle l'excès de confiance, afin de ne pas trop affecter ses résultats à court terme?

Pas pour le moment, estiment les analystes qui l'ont à l'oeil.

«La qualité de son portefeuille de prêts demeure bonne grâce à sa concentration d'affaires au Québec. Et son potentiel de générer d'autres profits malgré la conjoncture difficile demeure conforme aux attentes», a indiqué Michael Goldberg, analyste principal des banques chez Valeurs mobilières Desjardins, dans une brève note envoyée hier à ses clients-investisseurs.