Les crédits à la consommation ont vu leur chute s'intensifier aux Etats-Unis en mars, avec un encours en recul de 5,2% en rythme annuel par rapport à février, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés jeudi par la Réserve fédérale (Fed).

Il faut remonter à la précédente récession américaine et au mois de décembre 1990 pour trouver trace d'une chute plus forte (-8,1%).

En valeur, l'encours des crédits à la consommation a chuté de 11,1 milliards de dollars en mars par rapport à février, ce qui est un record dans les annales, qui remontent à 1943, a-t-on indiqué à la Fed.

Les analystes s'attendaient à un recul, mais bien moindre, de 4,0 milliards de dollars.

La baisse de cet indicateur vient ternir les quelques nouvelles encourageantes pour l'économie américaine arrivées récemment dans la mesure où la consommation des ménages, financée pour une grande part par l'emprunt, est le moteur traditionnel de la croissance.

Néanmoins, explique Sean Maher, économiste de Moody's Economy.com, si l'offre de crédit est encore faible, la demande l'est aussi, et la baisse de l'encours s'explique aussi par le fait que «les consommateurs ont considérablement augmenté leur épargne ces mois-ci, réduisant leurs besoins d'emprunt».

De plus, ajoute-t-il, les ménages ont reçu une soutien financier du gouvernement, avec le plan de relance budgétaire promulgué mi-février. Pour toutes ces raisons, l'encours total des crédits à la consommation devrait continuer à baisser pendant quelques mois, pronostique M. Maher.

La Réserve fédérale a revu la baisse du mois de février à 3,8%, soit 0,3 point de plus que sa première estimation.

Au total sur le premier trimestre, les crédits à la consommation ont reculé de 1,9% en rythme annuel, après une chute de 3,0% au dernier trimestre de 2008.

Malgré cela, la consommation des ménages a progressé de 2,2% en rythme annuel au premier trimestre, après six mois de chute continue, selon les chiffres officiels de la croissance publiés il y a une semaine.

La baisse du mois de mars a résulté d'un recul marqué des crédits non renouvelables, tels que les crédits automobiles et les crédits non garantis par des actifs immobiliers, et d'une poursuite de la baisse des crédits renouvelables, notamment par cartes de crédit.

Après une hausse de 1,2% en février, les crédits non renouvelables ont chuté de 4,2%, leur encours s'établissant à 1.605,2 milliards de dollars.

La contraction des crédits renouvelables s'est pour sa part fortement ralentie, à -6,8% (contre -12,1% en février). L'encours de ces crédits atteignait 945,9 milliards de dollars fin mars.