La Caisse de dépôt et placement du Québec a protesté contre l'indemnité de départ accordée à Dean Tai, ancien chef de la direction de Coventree (T.COF), principal promoteur du papier commercial adossé à des actifs (PCAA).

Ce fut toutefois une contestation bien timide: la Caisse s'est simplement abstenue de voter en faveur de la réélection des membres du conseil d'administration de Coventree, lors de l'assemblée annuelle des actionnaires de l'entreprise torontoise, qui s'est déroulée à la fin mars. Les administrateurs ont tout de même été réélus grâce au vote des autres actionnaires.

Dans le commentaire visant à expliquer sa décision, la Caisse a indiqué que «certaines primes versées aux dirigeants ne sont pas liées aux résultats de l'entreprise et aux gains qui en découlent pour les actionnaires».

En février, Coventree a annoncé le versement d'une indemnité de départ de 1 million $ à M. Tai dans le cadre du démantèlement de l'entreprise. C'est sans compter qu'au cours des exercices 2007 et 2008, les six principaux dirigeants de la firme, dont Dean Tai, se sont partagé au moins 9,2 millions $ en rémunération directe.

Or, si Coventree doit maintenant fermer ses portes, c'est principalement à cause de la crise du PCAA, qui a débuté en août 2007.

En 2006, la Caisse détenait 30 pour cent du capital-actions de Coventree et comptait un représentant à son conseil d'administration. Au moment de l'inscription en bourse de la firme, en novembre 2006, la Caisse a vendu une bonne partie de ses actions, réalisant un gain substantiel. Mais au 31 décembre dernier, l'institution possédait encore huit pour cent des actions de Coventree.

La Caisse a aussi été l'un des principaux clients de Coventree: en août 2007, elle détenait pour 13,2 milliards $ de PCAA non bancaire, soit 38 pour cent de l'ensemble du total canadien.

L'action de Coventree a clôturé à 3,88 $ jeudi, un cours inchangé par rapport à celui de la veille.