Deutsche Bank ne prévoit pas d'augmentation de capital, ses réserves de liquidités et sa base de refinancement étant «solides», a déclaré son patron Josef Ackermann mardi lors d'une conférence de presse à Francfort.

La banque va continuer de se refinancer sur les marchés financiers et via ses réserves de banque de détail, a précisé M. Ackermann.La première banque allemande, qui n'a pas fait appel à l'aide publique depuis le début de la crise financière, a publié un profit de 1,2 milliard d'euros (1,92 milliard CAN) au premier trimestre, profitant notamment de ses activités de prêt interbancaire, sur les marchés des devises et des obligations marquées par des taux d'intérêt en hausse.

Son ratio de solvabilité a atteint 10,2% au premier trimestre, légèrement au-delà de son objectif de 10%. «C'est un bon ratio», a estimé M. Ackermann, «nous n'écouterons pas ceux qui font pression pour l'augmenter».

De grands rivaux internationaux de la banque d'affaires allemande comme l'américaine Goldman Sachs [[|ticker sym='GS'|]] ont récemment augmenté leur capital dans l'espoir de rétablir la confiance des investisseurs.

«Nous ne sommes pas euphoriques mais nous sommes optimistes sur le développement de nos activités», a ajouté M. Ackermann, lequel s'est aussi félicité de la rentabilité sur fonds propres imposables de la banque, qui a atteint son objectif de 25% selon ses propres critères, auquel il veut se limiter.

«Nous ne prévoyons pas de grosses acquisitions» dans les prochains temps, a ajouté le patron suisse. En février Deutsche Bank a déjà bouclé l'acquisition de plus de 25% de Postbank et pourra monter à plus de 62% du capital d'ici trois ans.

Deutsche Bank avait subi une perte nette de 3,9 milliards d'euros (6,2 milliards CAN) en 2008, contrainte de passer des dépréciations massives sur ses actifs. Elle en a passé pour un milliard d'euros ces trois derniers mois, et ses provisions pour risques ont presque quintuplé sur un an, à 526 millions d'euros (841 millions CAN).

M. Ackermann a salué mardi la volonté du gouvernement allemand d'aider les banques à évacuer leurs actifs dégradés de leurs bilans, responsables de lourdes dépréciations et d'une méfiance persistante sur les marchés financiers.

«Les risques dans les bilans des banques sont toujours un problème pour le retour de la confiance, les évacuer va dans le bon sens», a-t-il estimé. Toutefois Deutsche Bank n'aura pas recours au futur plan bad banks du gouvernement, a-t-il prévenu.

La veille, le très médiatique banquier suisse a vu son contrat à la tête de Deutsche Bank prolongé de 3 ans jusqu'en 2013. Il a l'intention de rester jusqu'au terme: «rester apporte de la sécurité en des temps difficiles», a-t-il dit.