Les premiers résultats publiés cette semaine par les banques américaines pour l'année s'affichent très encourageants, avec des bénéfices pour toutes, même pour le géant Citigroup qui avait accumulé les pertes pendant un an et demi.

Ouvrant le bal des résultats mardi, Goldman Sachs [[|ticker sym='GS'|]] semblait placer la barre très haut en annonçant 1,81 milliard de dollars pour le bénéfice net réalisé sur les trois premiers mois de l'année, au risque de laisser ses concurrentes faire pâle figure.

Mais la généraliste JPMorgan Chase [[|ticker sym='JPM'|]] a brillamment relevé le défi jeudi, en mettant le compteur à 2,14 milliards de dollars de bénéfices.

Vendredi, le mauvais élève Citigroup [[|ticker sym='C'|]], qui depuis septembre a reçu en deux tranches 45 milliards de dollars de fonds publics et a dû accepter que l'Etat monte au capital, affichait à son tour des bénéfices: 1,6 milliard de dollars. Citigroup avait auparavant enchaîné les pertes pendant 15 mois, victime de son appétit pour les titres adossés à des créances douteuses.

Lundi, ce sera au tour de Bank of America [[|ticker sym='BAC'|]] de publier ses résultats, avant que Wells Fargo [[|ticker sym='WFC'|]] ne soit amené à confirmer ses prévisions d'un bénéfice de 3 milliards de dollars déjà avancées il y a une semaine. La banque d'affaires Morgan Stanley [[|ticker sym='MS'|]] doit également publier ses résultats mercredi.

La Bourse n'a pas attendu pour se réjouir: l'indice des valeurs bancaires de Standard and Poor's était en passe de gagner plus de 11% cette semaine.

Semblant illustrer la santé retrouvée du secteur financier --grâce aux dizaines de milliards de dollars injectés par le Trésor--  même une banque régionale, la Region Financials de l'Alabama (sud) a indiqué avoir été rentable au premier trimestre.

«On se dit que si même les banques régionales peuvent être bénéficiaires, cela ne veut pas dire que l'économie va mieux mais ça enlève un gros risque dans les marchés», a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

Pour autant, toutes les ombres n'ont pas disparu.

De plus en plus d'analystes s'attendent à ce que, une fois épongées les plus grosses pertes liées au crédit hypothécaire, les pertes liées au crédit à la consommation prennent le relais.

L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a d'ailleurs souligné que les résultats «modestes» de Citigroup n'entraîneraient pas de relèvement de sa note, observant que la banque new-yorkaise avait encore dû passer d'importantes provisions et que la performance des activités de détail et de cartes de crédit avait décliné.

Chez JPMorgan Chase, la direction a augmenté les provisions liées à des prêts et le PDG Jamie Dimon a prévenu que l'activité du groupe dans les cartes de crédit serait déficitaire cette année.

De quoi tempérer l'enthousiasme.

«Il est prématuré de penser que l'économie est sortie d'affaire», a souligné Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com.

«Le pire, qu'on avait vu au quatrième trimestre (2008) est passé», a souligné l'analyste Karen Petrou, chez Federal Financial Analytics, mais, a-t-elle souligné, les banques n'ont pas encore fini leur guérison, car «nous n'avons pas eu le temps de faire les réformes nécessaires», a-t-elle dit sur la radio publique NPR. «Le système financier va être encore brinquebalant pendant un certain temps», a-t-elle prédit.

Après la saison des résultats, le prochain rendez-vous très attendu sera la publication des conclusions du «test de résistance» que l'administration fait subir aux banques. Ces conclusions sont attendues pour fin avril ou début mai.