La banque suisse UBS (UBS), durement touchée par la crise financière et ses déboires aux États-Unis, se prépare à introniser une nouvelle direction mercredi lors de son assemblée générale, alors qu'enflent les rumeurs sur de nouvelles suppressions massives de postes.

Le numéro un mondial de la gestion de fortune, qui a déjà supprimé 11 000 emplois, pourrait bien annoncer de nouvelles compressions, a estimé la presse helvétique.Le journal dominical Sonntagszeitung table ainsi sur un scénario «catastrophe» de 10 000 départs, qui toucheraient des services comme le marketing et les fonctions de support d'UBS.

Contactée par l'AFP, la banque, dont l'effectif s'élevait à 77 783 salariés en fin d'année dernière, n'a pas souhaité réagir à des «spéculations».

À la veille de l'assemblée générale organisée à Zurich, UBS pourrait aussi annoncer de nouvelles dépréciations d'actifs de 2 milliards de francs suisses (2,13 milliards CAN) dans les produits assurant les risques de crédit, avait récemment affirmé la presse helvétique.

S'annonçant bien moins houleuse que les assemblées précédentes, la réunion de mercredi permettra d'avaliser devant un parterre d'actionnaires la nouvelle direction de l'établissement, qui rompt définitivement avec l'ère de l'ex-président Marcel Ospel, accusé d'avoir entraîné UBS dans la tourmente financière et juridique.

Les actionnaires devraient approuver sans beaucoup de difficultés les nouveaux candidats: l'actuel directeur financier du groupe d'ingénierie ABB, Michel Demaré, l'ex-directrice financière de la banque Northern Rock et du réassureur Swiss Re, Ann Godbehere, ainsi que le responsable de la gestion de risque de l'assureur Zurich Financial Services, Axel Lehmann.

Ces changements interviennent alors que la banque a terminé 2008 sur une perte nette de 20,9 milliards de francs suisses (22,3 milliards CAN) en raison de ses déboires dans la crise des subprime.

Bien plus important, l'assemblée générale va aussi avaliser la nomination de l'ancien ministre des Finances, Kaspar Villiger, au poste de président de l'établissement, en remplacement de Peter Kurer qui quitte l'établissement un an seulement après sa nomination.

La banque achève ainsi son grand ménage entamé à la fin de février, lorsqu'elle avait remplacé le directeur général Marcel Rohner, l'un des protégés de M. Ospel, par l'ancien patron de la banque rivale Credit Suisse, Oswald Grübel.

Doté d'une expérience de 40 ans dans le secteur bancaire, M. Grübel, qui a sorti Credit Suisse du marasme, pourrait bien annoncer des mesures radicales pour sauver UBS.

La nouvelle direction devra aussi trouver des solutions aux États-Unis, où la banque est empêtrée dans une affaire de fraude fiscale qui pourrait lui coûter très cher.

Après avoir contraint UBS de livrer aux autorités américaines les noms de quelque 300 clients américains soupçonnés de fraude fiscale et de payer une amende de 780 millions de dollars US en février, le fisc américain a exigé les noms de 52 000 clients supplémentaires, ce à quoi la banque s'oppose.

Le nouveau tandem nommé à la tête d'UBS devra également redresser la réputation de la banque, qui a vu ses clients retirer 226 milliards de francs suisses (241 milliards CAN) de leurs comptes en 2008.