Le ministère de la Justice américain a lancé une centaine d'enquêtes sur d'importants clients américains de la banque suisse UBS, accusée aux États-Unis de complicité d'évasion fiscale, rapporte jeudi le New York Times, s'appuyant sur une source proche du dossier.

   Certains comptes visés disposent d'avoirs supérieurs à 100 millions de dollars, et le plus garni vaut 150 millions, et les revenus qui y sont déposés n'auraient pas été déclarés, selon le quotidien.

   Le ministère américain de la Justice n'a pas commenté mais a annoncé quelques heures plus tard avoir procédé à une première inculpation dans cette affaire, concernant un résident de Boca Raton en Floride.

   «Nous nous attendons à ce que cette procédure soit seulement la première des poursuites qui vont être engagées à mesure que nous continuons d'examiner les informations que nous recevons de toutes sources», a souligné un magistrat du ministère en charge de l'enquête, John DiCicco.

   Michael Rubinstein, comptable pour une entreprise internationale de conseil en acquisition et vente de yachts, se voit reprocher d'avoir fourni au fisc une déclaration incomplète pour ses impôts de 2007, omettant l'existence de sommes déposées sur un compte non déclaré chez UBS en Suisse, a expliqué le ministère dans un communiqué.

   De 2001 à 2008, il a communiqué avec des employés d'UBS, négociant, entre autres, l'achat ou de la vente de titres financiers pour 4,5 millions de francs suisses (4 millions de dollars US), ou encore le dépôt ou le transfert de fonds vers ou depuis ses comptes suisses, poursuit le ministère.

   En février, UBS, la première banque suisse, a été contrainte de livrer aux autorités américaines le nom de 300 clients américains soupçonnés de fraude fiscale et a payé une amende de 780 millions de dollars US pour solder le dossier.

   Dans la foulée, le fisc américain a exigé que les noms de 52 000 clients supplémentaires lui soient livrés car ils sont également soupçonnés par Washington de fraude fiscale.