Le premier ministre fédéral Stephen Harper craint que les banques canadiennes puissent être désavantagées à court terme face aux institutions financières soutenues par les gouvernements d'autres pays.

À long terme, la solidité des banques du Canada, privées, tournera toutefois à leur avantage, a affirmé M. Harper lors d'une entrevue accordée au Financial Times.

Dans le cadre de cet entretien avec le journal britannique, à l'approche de la rencontre du G20 prévue cette semaine à Londres, M. Harper a estimé qu'en partie grâce à l'application adroite de sa réglementation durant les années de forte croissance mondiale, le Canada possède «le système financier reposant le plus sur la libre entreprise au monde parce que nous sommes les seuls à ne pas nationaliser ou nationaliser en partie notre système financier».

Une retranscription de l'entrevue accordée par M. Harper a été publiée mardi sur le site web du Financial Times.

Le fait que les banques canadiennes pourraient être désavantagées là où des gouvernements soutiennent financièrement les activités de leurs propres institutions bancaires constitue une «vraie source de préoccupation» dans un avenir rapproché, a-t-il dit.

Mais à plus long terme, «je ne crois tout simplement pas que les banques sous la direction du gouvernement ou partiellement dirigées par le gouvernement vont être des institutions très efficaces», a indiqué le premier ministre, ajoutant que cela pourrait représenter «une occasion pour le Canada d'accroître son rôle au sein du secteur financier mondial».

M. Harper a par ailleurs indiqué vouloir soulever au sommet du G20 la question du protectionnisme, incluant les éventuelles barrières à l'expansion de banques canadiennes dans d'autres pays.