Le dirigeant de Visa Canada, principal fournisseur de cartes de crédit qui se prépare à faire son entrée sur le marché de la carte de débit, estime qu'une intervention des autorités de réglementation auprès de l'industrie des cartes de crédit et de débit «pourrait être dommageable aux Canadiens».

Le secteur canadien des cartes de débit n'est actuellement exploité que par la coopérative à but non lucratif Interac, dominée par les grandes banques du pays, et Tim Wilson, de Visa, a expliqué à des gens d'affaires de Bay Street, lundi, que son entreprise «peut offrir de la valeur aux consommateurs et aux marchands» en y entrant.

Le projet de Visa a provoqué un certain malaise parmi les marchands. Le Conseil canadien du commerce de détail et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante craignent que les cartes de débit, maintenant gérées par Interac et impliquant des frais fixes «relativement peu élevés», puissent passer à des frais correspondant à un pourcentage de chaque achat.

Les cartes de débit Visa comporteraient des frais d'interchange «modérés», contrairement à Interac, «mais nous croyons que c'est nécessaire pour promouvoir l'innovation et l'investissement dans le système», a déclaré M. Wilson à des journalistes, à la suite de son allocution.

«Nous ne croyons tout simplement pas qu'un système sans frais d'interchange puisse être un modèle viable à long terme», a-t-il ajouté.

Rien n'interdit pour le moment à Visa ou à la société concurrente MasterCard de s'attaquer au marché des cartes de débit. Cependant, M. Wilson a dit craindre que des pressions politiques puissent éventuellement donner lieu à de «futures réglementations qui limiteraient la concurrence et en conséquence, l'innovation et la valeur que nous pouvons offrir aux consommateurs».

Dans le cadre de son discours prononcé devant l'Economic Club de Toronto, M. Wilson a mis l'emphase sur les avantages offerts aux marchands par Visa, qui traite jusqu'à 7000 transactions par seconde à l'échelle mondiale et 18 pour cent de tous les paiements effectués par les consommateurs au Canada. Il a notamment parlé de «rapidité, efficience et - le plus important en cette époque - des paiements garantis».