En pleine polémique sur les bonus d'AIG aux États-Unis, un responsable de l'assureur américain a annoncé publiquement sa démission mercredi dans le «New York Times», se disant trahi par la compagnie. Dénonçant une persécution «injuste» de la part des politiques, il ajoute qu'il reversera intégralement sa prime à des organisations caritatives.

Jake DeSantis, un vice-président exécutif de la division Produits financiers de l'assureur américain, avait reçu un bonus de plus 742 000 dollars US après impôt.

Dans sa lettre ouverte, adressée au PDG d'AIG Edward Liddy, Jake DeSantis reproche à son patron d'avoir, entre autres, donné son feu vert aux primes avant de les juger «de mauvais goût» lorsqu'il a été entendu par des membres du Congrès indignés.

«Nous, au sein de l'unité des produits financiers, avons été trahis par AIG et nous sommes injustement persécutés par les élus», écrit Jake DeSantis. «En réponse à cela, je vais maintenant quitter la compagnie et donner l'intégralité de mon versement de rétention après impôt à ceux qui souffrent de la crise économique mondiale. Je ne compte rien garder de cet argent pour moi».

«Je prends cette décision après 11 ans de service dévoué, honorable envers AIG. Je ne peux plus remplir mes fonctions efficacement dans cet environnement dysfonctionnel et ne ne suis pas non plus payé en conséquence».

AIG s'est attiré les foudres du gouvernement et du Congrès en distribuant 165 millions de dollars (121 millions d'euros) de bonus ce mois-ci après avoir reçu des milliards de dollars d'aide fédérale. Ces primes de maintien, destinées à dissuader les cadres importants de changer de compagnie, leurs étaient versés qu'ils aient une bonne ou une mauvaise année.