Le chef de la majorité démocrate de la Chambre des représentants, Steny Hoyer, a appelé mardi les cadres de l'assureur AIG à rendre des primes controversées, en raison du sauvetage de leur entreprise à l'automne dernier par des fonds publics.

«La solution la plus adaptée est tout simplement qu'ils rendent l'argent», a-t-il dit avant d'ajouter: «s'ils ont un minimum de bon sens. S'ils ont conscience du bon ou du mauvais droit de leur position (...) ils devraient rendre l'argent maintenant».

Parallèlement au Sénat, l'influent président de la commission Bancaire Chris Dodd travaille sur une proposition visant à imposer les primes des sociétés qui ont reçu de l'argent public.

Le sénateur Max Baucus, président de la commission des Finances s'est également prononcé mardi pour un mécanisme fiscal visant les primes réservées aux cadres d'AIG, pour un montant total de 165 millions de dollars.

«Les Américains sont en colère, je suis en colère: 4,5 millions d'Américains ont perdu leurs emplois, et ces gens engrangent des primes, de plusieurs millions de dollars», a déclaré M. Baucus.

De son côté, M. Hoyer s'est montré plus réservé sur la réponse à donner. «Il y a des interrogations sur les moyens possibles de s'occuper légalement de ces primes. Je crois que ce n'est pas la bonne question. La bonne question est: comment ces cadres peuvent-ils engranger ces primes?», a-t-il jugé.

«N'ont-ils pas honte? N'ont-ils aucun sens des responsabilités envers les contribuables qui ont accepté de les aider?», s'est-il interrogé.

Mercredi, le PDG d'AIG, Edward Liddy, sera entendu devant une sous-commission de la Chambre des représentants.

Un sénateur suggère le suicide aux cadres d'AIG

Les cadres du géant américain de l'assurance AIG, sauvé de la faillite par l'État, devraient démissionner ou se suicider, a suggéré mardi un influent sénateur américain, à propos de la controverse sur le versement massif de primes à l'encadrement d'AIG.

Charles Grassley, membre républicain de la commission sénatoriale des Finances, a estimé que les dirigeants d'AIG avaient déclenché la fureur de l'opinion publique en décidant de verser 450 millions de dollars de primes, après le sauvetage coûteux de l'entreprise par l'État.

   «Ce qui pourrait me permettre de me sentir mieux vis-à-vis d'eux, c'est s'ils suivaient l'exemple japonais et venaient devant le peuple américain et s'inclinaient en disant: je suis désolé, puis faisaient l'une de ces deux choses: démissionner ou se suicider», a dit M. Grassley à une radio locale de l'Iowa.

   «Dans le cas des Japonais, ils se suicident en général avant de présenter des excuses», a-t-il dit ajoutant: «je suggère évidemment qu'ils soient démis» de leurs fonctions.

   Certains des bonus versés ne dépassent pas 1000 dollars mais sept responsables d'AIG Financial Product devraient recevoir plus de 3 millions de dollars de primes, selon le New York Times.

   AIG a affiché des pertes historiques de 99,3 milliards de dollars l'an dernier. Les pouvoirs publics ont dû mobiliser plus de 170 milliards de dollars pour éviter une faillite du groupe, qui aurait pu avoir des répercussions en cascade sur l'ensemble de la finance mondiale