La Banque Royale (T.RY) et la Banque CIBC (T.CM) ont dévoilé hier des bénéfices dégagés au premier trimestre supérieurs aux prévisions des analystes, ce qui a fait grimper leurs titres pour la troisième journée consécutive.

La Banque Royale, plus importante au pays, a précisé que son bénéfice net au cours de la période terminée le 31 janvier dernier avait baissé de 15%, à 1,05 milliard de dollars, ou 73 cents par action. De son côté, la CIBC, cinquième prêteur au Canada, a dévoilé un profit de 147 millions, ou 29 cents par action, alors que la banque avait subi une perte un an plus tôt.

 

Ces prêteurs imitent ainsi la Banque Toronto-Dominion [[|ticker sym='T.tD'|]]. Celle-ci a dévoilé avant-hier des résultats qui ont surpassé les prévisions des analystes, ce qui fait que, dans leur ensemble, les banques canadiennes tirent mieux leur épingle du jeu que leurs concurrentes étrangères, tandis que sévit la crise du crédit. Une réglementation plus serrée au Canada et des pratiques de prêts plus prudentes ont contribué à ce que les banques canadiennes évitent une bonne partie des pertes et des dévaluations de 1100 milliardsUS subies par les sociétés financières dans le monde, selon des données de Bloomberg.

«Cela démontre la force des banques canadiennes», assure Gavin Graham, directeur à la division de gestion des actifs de la Banque de Montréal.

Hier, le titre de la Banque Royale a gagné 1,91$, à 31,90$, à la Bourse de Toronto, tandis que l'action de la CIBC s'est appréciée de 2,63$, à 45,91$.

En excluant des éléments non récurrents, la Banque Royale a dégagé un bénéfice de 1,18$ par action. Robert Sedran, analyste de la Financière Banque Nationale, s'attendait à un profit de 1,01$ sur cette base.

Du côté de la CIBC, le profit avant certains éléments a atteint 1,67$ par action, a indiqué M. Sedran, ce qui est supérieur à sa prévision de 1,53$.

La Banque Royale a précisé que les profits tirés des activités bancaires grand public au Canada ont grimpé de 3%, à 696 millionsUS, grâce aux intérêts plus élevés sur les cartes de crédit ainsi qu'à la croissance des prêts hypothécaires et personnels. Par contre, les activités bancaires grand public à l'étranger, qui comprennent celles de RBC Bank, de Raleigh, en Caroline du Nord, se sont soldées par une perte de 144 millionsCAN, comparativement à un profit de 31 millionsCAN un an plus tôt, en raison de provisions plus élevées pour pertes sur crédit.

Les bénéfices de la division de banque d'affaires RBC Marchés des capitaux ont chuté de 26%, à 225 millionsCAN. La division de la gestion d'avoirs, qui comprend les fonds communs de placement, a vu son profit fondre de 29%, à 128 millionsCAN, au moment où les investisseurs ont fui les marchés à cause de la débandade des prix des actions. Le volet assurances a dégagé des profits en hausse de 26%, à 112 millionsCAN.

La CIBC

À la Banque CIBC, les profits tirés des activités bancaires grand public ont reculé de 15%, à 562 millionsCAN en raison des pertes plus considérables dans son portefeuille de prêts sur cartes de crédit. Mais la perte de sa division de banque d'affaires CIBC Marchés mondiaux a été ramenée à 413 millionsUS comparativement à 2,16 milliards US un an plus tôt en raison de pertes moindres sur les transactions. Au cours du trimestre, la banque a inscrit des dépréciations de titres de dette avant impôts de 708 millions.

«La préoccupation sous-jacente demeure la qualité du crédit», souligne John Aiken, analyste de Dundee Securities Corp.

Deux des banques ont annoncé leur intention d'accroître leur capital. La Banque Royale et la CIBC veulent recueillir chacune jusqu'à 275 millions grâce à la vente d'actions privilégiées.

Mercredi, la Banque Toronto-Dominion, qui vient au deuxième rang au Canada, a annoncé que son bénéfice avait baissé de 27%, à 712 millions, soit 82 cents par action.

La Banque Scotia et la Banque de Montréal doivent faire connaître leurs résultats mardi prochain.