La première banque suisse, UBS (UBS), a publié mardi une perte nette annuelle de 19,7 milliards de francs suisses (20,76 milliards CAN), la plus importante en Europe dans la crise des subprime, et demeure prudente pour l'année en cours.

La perte annuelle se situe au-dessus des prévisions des analystes, qui tablaient sur un résultat négatif de 17,67 milliards de francs suisses en moyenne, selon l'agence financière AWP.En 2007, le numéro un bancaire helvétique avait déjà enregistré une perte nette de 5,247 milliards.

L'hémorragie de capitaux s'est poursuivie sur les trois derniers mois de l'année, avec des sorties nettes de 85,8 milliards, selon un communiqué.

«Les afflux nets d'argent frais dans les unités de gestion de fortune et de gestion d'actifs ont été positifs en janvier», a affirmé UBS, ajoutant cependant que «la situation des marchés financiers demeure fragile».

En 2008, ces reflux ont totalisé 226 milliards, démontrant la perte de confiance auprès de ses clients.

UBS, qui avait annoncé une séparation de ses activités en trois entités distinctes, a par ailleurs créé deux nouvelles divisions: la gestion de fortune et banque suisse, ainsi que la gestion de fortune Amériques, séparant encore un peu plus ses activités dans la Confédération de celles aux États-Unis.

Le leader mondial de la gestion de fortune a par ailleurs annoncé 2000 suppressions d'emplois supplémentaires dans son unité banque d'affaires, dont les effectifs sont ramenés à 15 000 personnes.

Au total, UBS aura supprimé 11 000 postes depuis octobre 2007.

Pour l'année en cours, l'établissement helvétique demeure «prudent quant aux perspectives à court terme».

La banque d'affaires, principale responsable de la débâcle, a tiré les comptes dans le rouge au dernier trimestre, avec une perte de 7,4 milliards, la gestion de fortune ayant enregistré un bénéfice avant impôt de 1,1 milliard (-39%).

La Banque nationale suisse (BNS) avait volé au secours d'UBS en octobre.

UBS, qui est accusée aux États-Unis d'avoir aidé des clients à frauder le fisc, n'a pas divulgué d'élément supplémentaire sur cette affaire, son directeur général Marcel Rohner se bornant à dire que la banque continuait à collaborer avec les autorités américaines, lors d'une conférence de presse téléphonique.