Environ 85 travailleurs de l'usine de Bombardier Transport de La Pocatière seront mis à pied dans les prochaines semaines en raison de la conclusion de deux contrats.

Les mises à pied devraient se faire d'ici la fin du mois de mai, a indiqué mardi en entrevue le porte-parole de Bombardier Transport, Éric Prud'Homme. Ces employés, des cols bleus, pourront ensuite être rappelés lorsqu'il y aura d'autres contrats, a-t-il ajouté.

Deux contrats se sont récemment terminés à La Pocatière, celui des voitures Azur du métro de Montréal, et celui des pièces primaires livrées à New York.

M. Prud'Homme a assuré que Bombardier Transport cherchait à obtenir d'autres contrats pour remettre au travail ces employés. Selon lui, le contenu local exigé aux États-Unis nuit aux travailleurs du Bas-du-Fleuve.

Le président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière-CSN (SEBLP), Claude Michaud, ne blâme pas la direction, car le problème est le manque de contrats, a-t-il expliqué.

Il se dit malgré tout « amer et déçu », étant donné que l'usine a récemment perdu trois contrats, dont ceux du Réseau express métropolitain (REM) et de l'Agence métropolitaine de transport (AMT). Il déplore que le gouvernement n'ait pas imposé un minimum de 25 % de contenu local sur ces contrats.

M. Michaud interpelle d'ailleurs le gouvernement par rapport au tramway qui se construira à Québec ; il réclame qu'au moins 25 % du contenu soit local sur ce contrat.

« Ça nous amènerait des chances, ici, au Québec, de faire travailler notre monde », a-t-il plaidé.

M. Michaud s'inquiète également de la perte d'expertise qui pourrait s'en suivre. L'usine de La Pocatière a en ce moment 525 employés, dont 300 cols bleus et 225 cols blancs, selon le président du syndicat.