Un important syndicat de fonctionnaires se demande comment le premier ministre François Legault pourra dégager des économies de 838 millions en un an dans l'appareil gouvernemental sans nuire aux services à la population.

Le président du Syndicat de professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Richard Perron, estime que cette déclaration paraît peu documentée. Il soutient que des compressions ont déjà fragilisé l'administration gouvernementale au cours des dernières années, comme la réingénierie de l'État et l'annonce d'un gel des effectifs jusqu'en 2016.

Il cite la Protectrice du citoyen du Québec qui a écrit dans son rapport annuel de 2016 que de couper dans les ressources de la fonction publique impliquait nécessairement une diminution des services aux citoyens.

Richard Perron rappelle qu'une étude dévoilée en novembre dernier auprès de plus de 3600 membres du SPGQ révélait que les compressions et les politiques d'austérité ont eu des impacts sur la qualité des services offerts à la population au cours des 10 dernières années.

Le SPGQ, qui représente quelque 26 000 spécialistes, dont environ 18 400 dans la fonction publique, croit que des mesures efficaces contre les paradis fiscaux permettraient aux gouvernements du Canada et du Québec de réinvestir massivement dans les services publics.

Le premier ministre a dit que les économies permettraient à son gouvernement de concrétiser des promesses électorales de la Coalition avenir Québec (CAQ) comme le retour à un tarif de garde unique, l'injection de 200 millions dans les soins à domicile et l'uniformisation du taux de taxe scolaire.