Velan a décidé de fermer une de ses deux usines à Montréal et déplacera certaines activités en Inde, ce qui affectera environ 130 emplois selon la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui estime que cette décision constitue une délocalisation.

Dans le cadre d'une restructuration, le fabricant de robinetterie industrielle mettra la clé sous la porte, vers la fin de 2020 ou le début de 2021, de son site situé sur la rue McArthur, dans l'arrondissement montréalais de Saint-Laurent.

Si certaines activités seront regroupées vers son autre site à Montréal, à proximité de son siège social, ainsi qu'à Granby, Velan compte également mettre à profit son usine en Inde dans le cadre d'un transfert d'équipement.

« Nous perdons de l'argent avec une partie de notre production », a dit vendredi le président et chef de la direction de la société, Yves Leduc, au cours d'une conférence téléphonique.

Afin de préserver la compétitivité de la compagnie, il est ainsi nécessaire de déplacer les activités de fabrication de certains types de valves vers des pays où les coûts sont beaucoup moins élevés, comme l'Inde, a-t-il ajouté.

D'après la CSN, les employés québécois de l'entreprise empochent un salaire horaire oscillant entre 20 $ et 32 $.

Au cours d'une entrevue téléphonique, son président, Jacques Létourneau, a affirmé que cette décision de Velan laissait un « goût amer aux travailleurs et au syndicat » étant donné qu'on fermait une usine au profit d'une délocalisation.

« Ce que je ne comprends pas dans la décision de Velan, c'est que l'on dit clairement aux travailleurs "si vous gagnez (un tel salaire) on va donner votre job à des personnes qui travaillent peut-être pour 10 $ par jour", a-t-il déploré. François Legault s'est fait élire en disant qu'il fallait créer des emplois rémunérés de 25 $ l'heure à 35 $ l'heure. Avant de les créer, est-ce que l'on peut sauver ceux qui existent déjà ? »

Pour sa part, M. Leduc a affirmé que l'entreprise allait « tout faire » pour minimiser les impacts auprès des employés touchés en négociant avec le syndicat, qui représente environ 400 salariés de la société au Québec.

Toutefois, au terme du plan de transformation appelé « Vélocité 2020 », l'empreinte nord-américaine de Velan sera moins importante, a dit son grand patron. La première étape de cette initiative visait à réorganiser les activités nord-américaines de l'entreprise en trois unités.

« Ce qui est important dans mon message (transmis) au marché ainsi qu'aux employés, c'est qu'il y a une nécessité de réduire notre structure de coûts en Amérique du Nord », a-t-il lancé.

Presque rentable

Les investisseurs ont réagi favorablement à l'annonce de Velan, faite jeudi, après la clôture des marchés parallèlement au dévoilement de sa performance financière au troisième trimestre. À la Bourse de Toronto, l'action de la compagnie a pris 72 cents, ou 7,99 %, pour clôturer à 9,73 $.

Pour la période de trois mois terminée le 30 novembre, Velan a affiché une perte nette de 200 000 $ US, ou 1 cent US par action, par rapport à un bénéfice net de 300 000 $ US, ou 2 cents US par action, il y a un an.

L'entreprise a attribué cette performance à une diminution de la rentabilité de ses activités en France ainsi qu'en Italie, où la marge brute s'est contractée en dépit d'une augmentation du volume d'expédition.

Son chiffre d'affaires a néanmoins grimpé de 5,2 %, à 92,3 millions US, grâce à une hausse des livraisons d'envergure et une progression des recettes découlant d'activités d'entretien, de réparation et de fonctionnement en Amérique du Nord.

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Velan en chiffres :

- Création en 1950.

- Environ 1800 employés.

- Treize usines ; quatre en Amérique du Nord, quatre en Europe et cinq en Asie.

- Près de 60 ateliers d'entretien dans le monde.

Entreprise dans cette dépêche : (TSX : VLN)