Les professionnels à l'emploi du gouvernement du Québec jugent que la qualité des services publics s'est détériorée ces dernières années, en raison des vagues successives de compressions budgétaires et de gel d'embauche.

Et ils craignent que l'engagement pris par le gouvernement Legault de sabrer 5000 postes dans la fonction publique dans le présent mandat ne fasse qu'empirer la situation.

Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), qui compte 25 000 membres, a rendu public lundi un sondage mené en novembre et décembre 2017 auprès de 2500 de ses membres.

Il en ressort notamment que les fonctionnaires estiment qu'ils ne peuvent plus livrer les services à la population dans les délais requis, croulant sous la tâche, et faute d'effectifs suffisants.

Les domaines où les compressions budgétaires des dix dernières années se sont fait le plus sentir seraient, selon eux : les services informatiques, les dossiers de santé et de sécurité au travail (CNESST) et ceux traités par Revenu Québec.

En conférence de presse, lundi, le président du SPGQ, Richard Perron, a dénoncé la situation actuelle, disant espérer que le gouvernement Legault va revenir sur sa décision de sabrer une fois de plus dans les effectifs.

« Je ne vois pas comment on peut augmenter les services à la population tout en coupant les effectifs » dans la fonction publique, a-t-il plaidé.

Au lieu de promettre de couper des milliers de postes dans l'appareil gouvernemental, le premier ministre devrait promettre des embauches pour « rebâtir une solide expertise interne et contrer la sous-traitance » dans la fonction publique, en plus de rétablir la qualité des services publics, a-t-il fait valoir.

« J'en connais pas des professionnels qui se tournent les pouces, qui sont payés à rien faire », a-t-il ajouté, convaincu que ses membres sont déjà surchargés.

Le premier ministre François Legault a déjà affirmé qu'il procéderait par attrition, en évitant de faire des mises à pied.

À partir de questions à développement, le sondage mené par le SPGQ visait à connaître la perception des professionnels du gouvernement sur l'impact des compressions budgétaires passées, à la fois sur leur travail au quotidien et, de façon plus générale, sur la qualité des services offerts à la population.

Une faible majorité des répondants (52 %) ont dit estimer que les délais requis pour livrer des services avaient augmenté depuis une dizaine d'années.

Mais une forte majorité (80 %) d'entre eux sont d'avis que les vagues successives de compressions budgétaires dans les ministères et de limites strictes à l'embauche effectuées par les gouvernements précédents ont contribué à surcharger les fonctionnaires, donc à détériorer la qualité générale des services offerts par des délais accrus.