Le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, se dit « drôlement content de voir Airbus aux commandes de l'avion » A220 développé par Bombardier sous le nom de C Series. Cette transaction est « une très bonne chose », et il faut d'autres partenariats du même genre selon lui.

Dans l'opposition, François Legault avait pourtant condamné la décision du gouvernement d'investir 1,3 milliard dans la C Series ; Québec aurait dû mettre ses billes dans la société mère selon lui. Il avait également déclaré il y a un an que «l'entente qui prévoit la mainmise d'Airbus sur la Série C de Bombardier est un jour triste pour le Québec ».

Pierre Fitzgibbon a une autre vision des choses que celle du premier ministre. Pour lui, ce dossier est « un bon exemple où le ministère de l'Économie a directement fait une ponction dans l'entreprise pour permettre de la sauver entre guillemets » et de maintenir un siège social au Québec.

Certes, « on peut questionner » la méthode choisie, « mais l'intervention du gouvernement dans Bombardier était requise », a-t-il dit, sans vouloir qualifier l'affaire de « bon deal ».

Quand on lui a demandé si Québec risque de perdre sa mise de 1,3 milliard, ce que soutenait François Legault, il a répondu du tac au tac : « Pourquoi vous dites ça ? » Si la valeur du placement a diminué de 200 ou 300 millions jusqu'ici, il faut avoir une vision à long terme selon lui. « On parle d'un avion qui va durer, quoi, 40 ans, 30 ans, je n'ai pas la réponse. Je pense qu'il faut faire attention. Il faut mettre un contexte à tout ça. Quand on fait une intervention dans une entreprise, il faut se donner le temps de pouvoir évaluer », a-t-il soutenu.

Il est « exact » de dire d'après lui que le partenariat avec Airbus n'aurait pas été possible sans l'intervention du gouvernement Couillard. Et « Airbus au capital de Bombardier pour le A220 est une très bonne chose », a-t-il soutenu.

« J'ai pu discuter avec le président d'Airbus et lui est convaincu que le A220 est un avion qui va performer. Moi, je ne suis pas un expert de l'aviation, mais je suis drôlement content de voir Airbus aux commandes de l'avion », a-t-il ajouté.

Selon lui, ces partenariats doivent être multipliés. « Des Airbus qui vont venir ici, il en faut d'autres. Je pense que le Québec, on a dit qu'on veut maintenir les sièges sociaux, mais on veut aussi avoir des emplois lucratifs. Et pour ça, ça prend parfois des gens de l'étranger qui vont venir ici nous aider à le faire », a-t-il plaidé.

François Legault avait pourtant décrié le partenariat avec Airbus, estimant que « le siège social de Montréal ne devient qu'une façade » et qu' « on vient de perdre un autre centre de décision au Québec ». « Oui, on a protégé 2 000 emplois (à Mirabel) jusqu'en 2041, mais 1,3 milliard de dollars pour 2 000 emplois, c'est 650 000 $ par emploi. Ce n'est pas raisonnable. Ce n'est pas une bonne entente. Ce n'est pas comme ça qu'on peut aider l'économie du Québec », disait-il.