La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) s'allie à une firme cofondée par l'ex-vice-président américain Al Gore dans le but de mettre sur pied une plateforme d'investissement à long terme dotée d'une enveloppe initiale d'environ 3,8 milliards CAN.

En plus de confirmer leur partenariat, mardi, le bas de laine des Québécois et Generation Investment Management ont aussi annoncé une transaction d'envergure en mettant la main sur une participation majoritaire dans l'entreprise de technologie financière britannique FNZ.  

À plus long terme, le pacte entre la Caisse et son allié prévoit des interventions dans des sociétés en tenant compte notamment des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, a-t-on expliqué, par voie de communiqué.  

De plus, les investissements devraient s'échelonner sur une période de 8 à 15 ans, soit un échéancier plus long que celui des investissements typiques en placements privés.  

« La durabilité commence avec l'implication à long terme ; c'est la raison pour laquelle nous avons fait de l'investissement à long terme la pierre angulaire (du partenariat) », a commenté le président et chef de la direction de la Caisse, Michael Sabia.  

David Blood, associé principal chez Generation, a estimé que ce partenariat constituait une « étape importante » dans la mission de la firme, disant aussi souhaiter que l'alliance la Caisse soit un « catalyseur à l'adoption d'une forme d'investissement plus durable sur les marchés des capitaux ».  

Les détails entourant la participation de chacune des institutions dans cette plateforme n'ont toutefois pas été dévoilés.  

Generation Investment Management a vu le jour en avril 2004, à la suite du regroupement de sept partenaires fondateurs dirigés par Al Gore et M. Blood. La firme a commencé à investir un an plus tard en mettant au coeur de ses décisions d'affaires des indicateurs comme l'impact social et environnemental d'un produit, le développement durable, la gouvernance ainsi que les relations de travail.  

Première transaction 

Présentée comme l'une des plus importantes transactions dans le secteur des fintech cette année, l'acquisition de la participation majoritaire dans FNZ par la CDPQ et Generation Investment Management valorise la société britannique à environ 2,7 milliards CAN.  

Toutefois, les investissements précis des deux institutions n'ont pas été chiffrés.  

Ainsi, le gestionnaire québécois de régimes de retraite et son partenaire rachètent la participation de 66 % détenue par les firmes américaines General Atlantic et HIG Capital. Quelque 400 employés de FNZ continueront d'être propriétaires du tiers de la compagnie.  

« Nous entrevoyons une occasion unique de créer une plateforme de gestion du patrimoine à l'échelle mondiale, a souligné le chef de la direction de FNZ, Adrian Durham. Cela requiert une volonté d'investir à long terme. »  

Les technologies financières ratissent large, en offrant par exemple des solutions de paiement mobiles, des conseils d'investissement en ligne, des plateformes de prêts ainsi que d'autres applications.  

FNZ dit pouvoir réduire une série de frais pour les institutions financières ainsi que les consommateurs par l'entremise de sa plateforme combinant un logiciel nuagique avec des services transactionnels et des services de garde de titres.  

Fondée en 2003 en Nouvelle-Zélande, FNZ - qui compte plus de 1400 employés - gère plus de 559 milliards CAN d'actifs pour au moins cinq millions de clients d'institutions financières internationales comme Standard Aberdeen, Santander, Lloyds Bank, Vanguard et UBS. La compagnie avait été rachetée par HIG Capital en 2009, avant l'arrivée de General Atlantic comme investisseur en 2012.  

Au total, plus de 60 institutions financières au Royaume-Uni, en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Asie du Sud-est sont partenaires de FNZ.  

La CDPQ était déjà présente dans le secteur des technologies financières, notamment par l'entremise de sa présence dans Luge Capital, commandité par d'autres partenaires comme le Mouvement Desjardins. Ce fonds de capital de risque vise les sociétés de technologie financière en démarrage et les solutions d'intelligence artificielle du secteur des services financiers.  

En date du 30 juin, l'actif net de la Caisse était de 308,3 milliards.