Une rencontre au sommet vient d'être convoquée à la suite de la grève illégale des grutiers, qui a pris fin mardi matin.

Le cabinet de la ministre du Travail, Dominique Vien, a fait savoir que des représentants du gouvernement du Québec - qui restent à être identifiés - rencontreront à ce sujet la haute direction de la centrale syndicale FTQ.

Et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec a confirmé l'information, mardi après-midi. Mais son président, Daniel Boyer, n'a pas souhaité commenter pour le moment.

En fait, deux rencontres sont prévues, dont l'une avant les vacances de la construction. Et un comité indépendant sera créé «sur l'aspect sécuritaire du règlement», a affirmé le ministère du Travail.

L'attaché de presse de la ministre, Florent Tanlet, a cependant assuré qu'il n'est «pas question de rouvrir le règlement» sur la formation des grutiers, qui a provoqué un tel mécontentement chez ceux-ci.

De son côté, à Washington, le premier ministre Philippe Couillard a indiqué que ce règlement qui a modifié la formation des grutiers, «c'est quelque chose qui est là pour simplifier l'industrie de la construction, dans le bon sens», alors que celle-ci est très encadrée, réglementée.

«On ne voit aucune évidence qu'il y a quelque impact que ce soit sur la sécurité des gens» avec ce nouveau règlement, a soutenu le premier ministre Couillard.

Les grutiers soutenaient que le règlement met en danger la sécurité des travailleurs et du public.

«À l'usage, on verra bien si effectivement les enjeux qu'ils ont décrits se produisent véritablement», a ajouté le premier ministre du Québec.

Le principal syndicat de grutiers est une section locale rattachée à la FTQ-Construction, elle-même affiliée à la FTQ, qui a plus de 600 000 membres au Québec.

La grève des grutiers aura duré environ une semaine, paralysant la plupart des chantiers de construction au Québec. La grève était illégale, puisque les conventions collectives qui lient les associations patronales et les organisations syndicales sont en vigueur jusqu'en 2021.

La grève avait débuté le jeudi 14 juin au chantier du nouveau pont Champlain à Montréal, avant de se généraliser à l'ensemble des chantiers, le lundi 18.

Malgré de nombreuses invitations à revenir au travail, tant de la Commission de la construction du Québec que du premier ministre Philippe Couillard, de la FTQ-Construction et du Conseil provincial, voire de la FTQ, les grutiers n'étaient pas revenus aux chantiers. Et ils avaient persisté vendredi dernier, même après une ordonnance de retour au travail prononcée par le Tribunal administratif du travail. Mais ils sont finalement revenus aux chantiers tôt mardi matin.

Des 1856 grutiers, 1573 sont membres de la section locale 791G de la FTQ-Construction ou de la section locale 905 du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), avait-on mentionné devant le Tribunal administratif du travail.

M. Tanlet a indiqué qu'un «comité indépendant sur l'aspect sécuritaire du règlement» sera mis en place, mais après les deux rencontres qui sont prévues. Et là encore, il affirme que le comité est là «pour mieux expliquer» le règlement controversé, «expliquer ce qui n'a pas été compris» et non pour modifier le règlement.

«On ne retouchera pas le règlement», a martelé M. Tanlet, en précisant qu'il est le fruit d'«années de travail» et de consultations.

Les grutiers de la section locale 791-G devaient d'ailleurs se réunir mardi soir, bien qu'ils soient revenus au travail tôt le matin.