Le gouvernement du Québec a finalement engrangé un surplus de 2,4 milliards cette année, et s'il n'en tient qu'au ministre des Finances, Carlos Leitão, cette somme servira à prémunir le Québec d'une possible récession ou guerre commerciale.

Le ministère des Finances a rendu public, hier, le rapport mensuel des opérations financières. Ce dernier rapport fait état des données pour le mois de mars 2018, mais aussi pour l'ensemble de l'année budgétaire 2017-18, terminée le 31 mars dernier.

Au budget présenté le 27 mars, le gouvernement prévoyait terminer l'année avec un surplus de 850 millions. Or, la bonne tenue de l'économie, couplée à des prévisions trop prudentes, s'est plutôt traduite par un surplus de 2,4 milliards.

« Nous sommes prêts à faire face à la musique. Nous sommes pas mal plus forts qu'en 2014 ou en 2008. Nous sommes passés de dernier de classe au Canada à premier de classe », a déclaré le ministre lors d'une téléconférence.

Pour l'instant, le ministre qualifie les récentes taxes à l'importation de Donald Trump de simples « escarmouches ». Il faudrait bien plus pour que la situation dégénère en véritable guerre commerciale, dit-il, ce qui ne l'empêche pas d'estimer la probabilité d'une telle guerre à 33 %, « ce qui est élevé ». Selon lui, une guerre commerciale « serait extrêmement dangereuse pour l'économie mondiale ». Sur cette prévision, il dit s'exprimer à titre personnel et non comme ministre des Finances.

Le surplus du Québec de 2,4 milliards s'explique notamment par une croissance annuelle des revenus autonomes de 3,8 %, ce qui est trois fois plus important que la prévision du budget de mars 2018 (1,3 %). Les dépenses de programme, de leur côté, ont crû de 4,6 % en 2017-18, comme prévu au budget du 27 mars dernier.