Investissement Québec (Q), bras investisseur du gouvernement du Québec, rapporte un bénéfice net de 264 millions en 2017-2018, en forte hausse par rapport à l'an dernier.

IQ, qui doit s'autofinancer, a enregistré un rendement sur le capital de 8,2 % pour l'exercice clos le 31 mars 2018, soit mieux que le coût d'emprunt du gouvernement du Québec, son unique actionnaire.  Selon l'estimation donnée par la direction financière de IQ, le coût d'emprunt du gouvernement varie entre 2 et 3 % par année. 

Le rapport annuel de la société d'État a été déposé cet avant-midi à l'Assemblée nationale.

Des éléments exceptionnels, la vente d'actions notamment, expliquent ces bons résultats. Le résultat net dégonflé s'élève à 170 millions, pour un rendement ajusté de 5,3 % sur les capitaux propres. L'an dernier, le résultat ajusté était de 165 millions.

La Société d'État se trouve pour la première fois depuis sa fusion avec la Société Générale de financement en 2011 en mesure de verser un dividende à son actionnaire. 

«Quand je suis arrivé [chez IQ]  il y a trois ans, il y avait 550 millions en déficit accumulé. En trois ans, on l'a effacé», dit, non sans fierté, Pierre Gabriel Côté, président-directeur général, qui a profité d'une conjoncture économique favorable depuis son entrée en poste. La Presse l'a rencontré mardi matin. L'embargo a été levé au dévoilement officiel du rapport annuel. 

La société a réalisé 1456 interventions financières de tous ordres en 2017-2018, 17 % de plus qu'à l'exercice précédent. La valeur des interventions concernant les propres fonds d'IQ représente 1,1 milliard. IQ agit aussi à titre de mandataire pour le gouvernement en gérant l'enveloppe du Fonds de développement économique (FDE). 

Une organisation qui embauche

En commission parlementaire, en mai dernier, les élus avaient reproché au PDG l'enflure de son organigramme. M. Côté l'a défendu en entrevue en soutenant qu'il est le fruit du vaste chantier de la transformation de la société.

«Sur huit membres de la direction, six n'étaient pas dans l'organisation il y a trois ans et demi passés», souligne le patron. L'équipe de direction, comme l'organisation, se transforme. L'objectif est de devenir une machine en développement économique », dit M. Côté. 

Il y arrivera, croit-il, en plaçant le client au centre de son activité et en mobilisant ses employés. Le plan de transformation est une réponse au rapport dévastateur de la Vérification générale sur IQ, paru en 2016. Il dit avoir étoffé les divisions "gestion du talent" et "gestion du risque", qui n'étaient pas à niveau.

IQ compte aujourd'hui plus de 80 cadres pour un effectif de 515 employés, en hausse de 51 personnes ou 10 % en un an. Les frais d'administration ont augmenté de 8 %, de 101 à 108 millions. M. Côté rétorque que ses frais de gestion restent bas, à 1,23% des fonds propres. 

À l'automne 2018, IQ entreprendra une troisième tournée pour convaincre les entrepreneurs à prendre le virage du manufacturier innovant. Près de 300 projets innovants ont été soutenus, représentant près d'un milliard en investissement. 

«On avait un plan de trois ans. À peine à moitié du chemin, on a déjà dépassé l'objectif de 825 millions en interventions financières. On a franchi le cap du milliard en avril, fait savoir M. Côté. IQ ne sait toujours pas combien les usines québécoises comptent de robots industriels ou d'imprimantes 3D.