Québec perd les 5 millions qu'il avait prêtés au fil des ans à Pharmetics, de Laval, un fabricant à forfait de médicaments en vente libre et de produits nutritionnels de marque privée, qui a fait faillite en mars.

Ces prêts, consentis entre 2013 et 2016, avaient été faits par le truchement du fonds d'urgence du Fonds de développement économique (FDE), la tirelire gouvernementale pour aider les entreprises. Le FDE est géré par Investissement Québec, mais c'est le ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation (MESI) qui décide de la répartition de l'argent.

Québec a autorisé en 2017 la conversion des prêts en actions privilégiées afin de permettre la venue d'un partenaire stratégique qui aurait assuré la continuité des affaires, un scénario qui ne s'est finalement pas produit. Cette décision de Québec était conditionnelle au maintien d'un minimum de 155 emplois pendant cinq ans.

« En raison de la faillite récente de l'entreprise, le placement en actions privilégiées [d'une valeur de 5,2 millions] sera radié », explique le MESI dans un courriel.

Créée en 1956, l'entreprise s'est installée à Laval en 1989. De 1993 à 1997, elle a fait partie de la société Theratechnologies. Son établissement principal est situé au 3695, autoroute des Laurentides, à Laval. Elle avait une usine à Burlington, en Ontario.

Ses dettes s'élèvent à 40 millions de dollars, dont près de 800 000 $ envers ses employés, d'après les documents préparés par le syndic Richter. Les créances garanties s'élèvent à 8 millions approximativement.

La participation du gouvernement du Québec ne figure nulle part dans les documents du syndic. À notre connaissance, l'aide de Québec à Pharmetics n'a fait l'objet d'aucun décret. L'information sur l'aide de Québec a été obtenue en comparant les documents des deux dernières années fournis par le FDE aux parlementaires pour l'étude des crédits qui s'est déroulée à la fin du mois d'avril.

La société avait déposé un avis d'intention de faire une proposition à ses créanciers le 16 février.

« La société a eu des discussions avec plusieurs parties intéressées, mais sans être capable d'avancer assez pour arriver à une transaction », a expliqué, dans un entretien en mars, Andrew Adessky, syndic chez Richter.