Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) va dévoiler aujourd'hui sa plateforme économique 2018-2021 lors de l'assemblée générale de ses membres. Les élections provinciales arrivent à grands pas et le Conseil souhaite participer au débat public. La plateforme contient pas moins de 24 priorités, dont la pénurie de main-d'oeuvre. En voici cinq.

L'ÉDUCATION CONTRE LA PÉNURIE DE MAIN-D'OEUVRE

Quand le CPQ fait des sondages auprès de ses membres, c'est de loin la première préoccupation. Actuellement, les gens sont plus nombreux à quitter le marché du travail qu'à y entrer. « Quelle est la main-d'oeuvre nouvelle qui va remplacer les gens qui s'en vont à la retraite ? questionne le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval, au cours d'une rencontre avec les médias. Ceux qui sont déjà sur les bancs d'école. Il faut s'assurer qu'il y ait moins de décrochage scolaire, que les gens choisissent des professions et des métiers qui correspondent aux besoins recherchés et que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail aient toujours le goût de continuer à apprendre. » Le CPQ suggère de faire de l'éducation la priorité nationale.

BIEN CHOISIR LES IMMIGRANTS

La sélection des immigrants économiques doit se faire en fonction des besoins du marché du travail, soutient le CPQ. Il faut donc désigner précisément ces besoins et changer les critères de sélection. À partir de juin, les immigrants devront remplir une nouvelle formule de déclaration d'intérêts. Les demandes ne seront plus traitées en fonction de la date d'inscription, mais de la déclaration d'intérêts et des besoins du marché. Comme 75 % des immigrants s'établissent dans la région de Montréal, le CPQ croit qu'il est impératif de trouver de nouveaux critères de sélection. « Si je veux recruter un immigrant qui va aller en région, est-ce que je vais viser un immigrant qui habite dans une grande ville ? Peut-être que dans ma sélection, je vais regarder des gens qui habitent déjà en région pour venir en région chez nous. »

UN SERVICE DE RH POUR LES PME

Les PME, particulièrement en région, n'ont souvent pas de service de ressources humaines (RH). Le CPQ mettra donc en place un service d'accompagnement personnalisé qui sera offert dès le 31 mars 2019 dans trois localités du Québec. D'autres villes seront choisies par la suite. Le CPQ offrira un diagnostic des besoins de l'entreprise et pourra lui faire part des programmes qui existent pour lui venir en aide. Ainsi, l'employeur pourra obtenir, par exemple, un plan d'action pour assurer la relève dans son entreprise ou être orienté vers les bonnes formations aux employés lors des changements technologiques.

ACCÉLÉRER LA RÉDUCTION DES IMPÔTS

Le CPQ veut s'assurer que le Québec reste concurrentiel, car il craint que les multinationales ou les entreprises ayant leur siège social ici préfèrent engager plus d'employés dans les autres provinces ou aux États-Unis. Il suggère d'accélérer la réduction des impôts sur le revenu des entreprises, alors que le gouvernement a prévu un plan sur cinq ans, en plus de rétablir l'équité dans les cotisations sur la masse salariale.

« Quand tu embauches une personne au Québec, tu payes 45 % de plus de cotisations sur la masse salariale qu'ailleurs au Canada. Ça, on dit au gouvernement : ça n'a pas de sens. »

LA FIN DU DÉFICIT FÉDÉRAL

Le CPQ s'inquiète de la culture de la dépense et du déficit budgétaire qui s'est installée au gouvernement fédéral. Il entrevoit dans l'avenir une pression fiscale qui sera défavorable aux conditions d'affaires et à la confiance des investisseurs. « Je ne comprends pas actuellement qu'on ne travaille pas sur l'équilibre budgétaire. Pourquoi est-on déjà dans une période de déficit alors qu'il y a une croissance économique ? On utilisera le déficit quand on sera en période de problème. »