À la veille de la date butoir fixée à demain, les discussions se poursuivaient hier entre ICM Partners et Québecor quant à l'achat du Groupe Juste pour rire, vendu par Gilbert Rozon. Québecor a jusqu'à demain pour décider si elle fait une proposition pour acheter le groupe pour lequel les Américains ont déjà fait une offre.

Dans l'attente, Vidéotron n'a pas confirmé comme prévu la commandite envisagée pour le Grand Montréal Comédie Fest, l'organisation parallèle fondée par une brochette d'humoristes qui prévoyait un événement au début de juillet prochain.

On indique que des discussions sont en cours entre ICM, le groupe américain qui a déposé la meilleure offre, et Pierre Karl Péladeau. Les dirigeants d'ICM étaient à Montréal la semaine dernière et ont rencontré le personnel du Groupe Juste pour rire.

Pour remporter l'affaire, Québecor doit déposer une meilleure proposition, mais au-delà du simple montant de la transaction, il faut scruter les engagements pris par ICM auprès des fournisseurs et des employés de Juste pour rire, des gestes qui ont des conséquences financières.

En revanche, Québecor aurait des avantages, s'il fait l'acquisition du groupe, qui ne sont pas accessibles à un acheteur américain. Québecor peut profiter de crédits d'impôt provinciaux pour la production de spectacles.

Il y a aussi des crédits d'impôt provincial et fédéral pour les productions télévisuelles (uniquement fédéral si l'acheteur est également télédiffuseur).

Dans le domaine du cinéma, ces crédits d'impôt sont accessibles aux majors qui passent par un intermédiaire québécois. Ce n'est pas le cas quand on parle de captation télévisuelle de spectacles.

PROGRAMMES D'AIDE DE LA SODEC

Avec Vidéotron et TVA, le groupe Québecor aurait accès à une source importante de contenu, ou aurait déjà les canaux pour le diffuser.

Il aurait accès aux programmes d'aide de la SODEC (PADISQ, SODEXPORT, mesures d'aide aux tournées, etc.), qui représentent des millions, un élément qui se répercute directement sur les revenus de l'entreprise, et par conséquent sur sa valeur.

De plus, dans le cas où l'acheteur serait étranger, certains artistes pourraient mettre fin à leur contrat, car dans le milieu, il y a souvent des clauses de « personne clé » qui font en sorte qu'un artiste peut décider qu'il ne traite pas avec une autre personne que celle avec qui il a conclu l'entente.