Loto-Québec (LQ) est critiquée pour la façon cavalière dont elle traite ses vendeurs de billets de loterie, des travailleurs autonomes qui ont bien souvent la société d'État comme unique client.

Loto-Québec rétorque qu'elle respecte l'esprit et la lettre des contrats la liant à ses partenaires.

La société a d'abord signifié par lettre à la mi-janvier qu'elle mettait fin unilatéralement aux contrats avec l'ensemble de ses vendeurs. Ensuite, Loto-Québec s'est donné jusqu'au 16 février pour communiquer de nouveau avec eux si elle acceptait de signer un nouveau contrat. Ce fut le cas pour les trois quarts d'entre eux (33 sur 43). Pour les 10 malchanceux, LQ n'a pas cru bon de justifier sa décision.

Au moins un entrepreneur éconduit a écrit à Loto-Québec pour dénoncer le manque de considération dont faisait preuve la société à l'égard de ses partenaires d'affaires, certains de longue date. Il déplore qu'on ait mis fin à son contrat sans explication.

Un deuxième entrepreneur s'est plaint de la situation à La Presse. Il ne veut pas être nommé pour ne pas déplaire à LQ.

LQ a depuis confié les 10 territoires devenus vacants en signant en février des contrats avec de nouveaux entrepreneurs préalablement qualifiés.

« Loto-Québec a respecté ses normes de sélection et les termes de ses contrats avec ses entrepreneurs en commercialisation », se défend le monopole d'État dans un courriel signé par Renaud Dugas, conseiller en relations de presse. À la fin du contrat de deux ans, « Loto-Québec est en droit contractuellement de mettre fin à une entente, à sa discrétion, et d'en signer une nouvelle avec un entrepreneur qualifié à sa banque ».

DES CONTRATS DE DEUX ANS

Depuis avril 2016, Loto-Québec fait affaire avec des entrepreneurs en commercialisation pour la vente de ses billets de loterie. Elle leur a fait signer des contrats de deux ans.

Ils sont 43 pour alimenter 8500 détaillants. Leur rôle s'apparente à celui d'un représentant salarié, nous confie l'un d'eux. Tout le volet logistique, comme la livraison des billets, est dorénavant confié à des tiers.

« Cette restructuration visait à recentrer les efforts de vente sur la commercialisation des produits, tout en réduisant considérablement nos coûts d'opération », explique M. Dugas. Selon lui, ces entrepreneurs sont bel et bien des travailleurs autonomes, même si certains travaillent exclusivement pour Loto-Québec.

« Ils signent une convention de commercialisation d'un territoire, avec une structure de rétribution et des règles qui sont propres à ce type de contrat. C'est le modèle d'affaires qui a été retenu par Loto-Québec il y a de nombreuses années », justifie-t-il.