Jamais deux sans trois. Après son laboratoire de recherche en intelligence artificielle et un bureau de sa filiale DeepMind, Google a inauguré hier son centre de données à Montréal, la 15e infrastructure de ce type dans le monde et la première au Canada.

« C'est vraiment une très bonne nouvelle : nos entrepreneurs vont avoir accès à la même technologie que celle qu'utilise Google, a déclaré la mairesse Valérie Plante. Montréal profite d'un momentum incroyable, et on va l'entretenir. »

Pour la mairesse, cette inauguration, en plus des investissements des dernières années, montre que « Google est maintenant partie intégrante du paysage montréalais ». Plus tôt, le directeur de Google Cloud Canada, James Lambe, avait évoqué l'implication de son entreprise au Canada, « qui est devenu un véritable pôle de l'apprentissage machine ». La taille de son équipe au pays va d'ailleurs quadrupler d'ici un an.

Pour M. Lambe, un centre de données comme celui qui a été inauguré hier « donne la capacité de construire et d'innover localement, et de se déployer internationalement ».

UN MILLIARD PAR TRIMESTRE

La formule des centres de stockage de données de Google peut paraître déroutante. Il s'agit en fait de ce que l'entreprise appelle une « région » de sa plateforme infonuagique. Les serveurs de Google ne seront pas installés dans un nouvel édifice, mais intégrés à un centre de données déjà existant, sur lequel on n'a pas donné de détails.

Comme Alphabet, la maison mère de Google, l'a précisé hier lors de la présentation des résultats trimestriels, l'infonuagique est devenue une activité importante du groupe, générant des revenus de 1 milliard de dollars par trimestre. Google est le troisième acteur en importance sur ce marché, après Amazon et Microsoft.

Un des avantages pour les clients d'avoir un centre de données à proximité est la réduction du « délai de latence », précise en entrevue David Beauchemin, directeur régional pour Google Clouds. « Ça permet un accès plus rapide pour entrer dans le réseau Google. »

Dans les faits, ce centre de données est ouvert depuis le 10 janvier, indique-t-il. Il s'agit du « fruit de beaucoup de travail et d'investissements », a-t-il déclaré, sans cependant avancer de somme ou de nombre d'emplois qui y sont associés.

Il rappelle également que certaines entreprises et organisations, notamment dans le secteur bancaire et l'administration publique, sont tenues par la loi d'utiliser des serveurs hébergés au Canada. « C'est même une des raisons principales qui font que ces entreprises choisissent tel ou tel centre de données », dit M. Beauchemin.

PROXIMITÉ DU SUPPORT

Déjà cliente de Google, Ubisoft a notamment utilisé la plateforme Dialog Flow pour concevoir son assistant intelligent Sam. Ce « chatbot » permet aux joueurs d'obtenir des conseils, des informations personnalisées sur les jeux Ubisoft ou tout simplement de jaser de tout et de rien. Il est offert uniquement au Canada depuis le 24 janvier.

Le producteur chez Ubisoft associé au projet Sam, Thomas Belmont, se réjouit de la venue du centre de données dans la région montréalaise. « J'ai une équipe de développement à côté de moi. C'est important, la proximité du support pour un service live qui doit fonctionner sept jours sur sept, 24 heures sur 24. »