Les progrès du Québec en Chine sont la preuve que le gouvernement libéral a les choses bien en main, estime Philippe Couillard, au terme d'une mission commerciale et culturelle au pays de Mao.

Une quarantaine d'ententes d'une valeur de 262 millions de dollars ont été signées entre des entreprises québécoises et chinoises lors de cette mission de sept jours, qui a amené le premier ministre à Pékin, à Hangzhou et à Shanghai.

Par exemple, la société Enerkem a établi un partenariat pour la construction de 100 usines de production d'éthanol en Chine d'ici 2035. Aussi, le célèbre facteur d'orgues Casavant Frères de Saint-Hyacinthe fabriquera un orgue à tuyaux pour la future salle de concert de l'Orchestre philharmonique de Chine à Pékin.

La présence du premier ministre aux côtés des entreprises québécoises lors des cérémonies de signature était pratiquement indispensable, la Chine étant une société très protocolaire.

M. Couillard a vanté la créativité et l'innovation du Québec, et a multiplié les rencontres privées très sélectes avec des membres du gouvernement central chinois, ainsi qu'avec le puissant maire de Shanghai, Ying Yong.

Il était accompagné pour l'occasion du ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, Stéphane Billette, et d'une délégation d'environ 200 personnes oeuvrant dans les secteurs des sports d'hiver et biens de consommation, de la culture et du divertissement, du bioalimentaire, ainsi que de la construction et technologies vertes.

Le Québec récolte ainsi les fruits de sa présence persistante et permanente en Chine depuis 30 ans.

Mais le succès de la mission est largement attribuable au travail du gouvernement actuel, insiste pour dire Philippe Couillard.

Au moment de faire le bilan de sa mission samedi matin à Shanghai, il a affirmé que peu de gouvernements dans un mandat n'ont eu autant de succès économiques, qui se traduisent aujourd'hui entre autres par une pénétration plus grande du Québec à l'international.

Le Québec intensifie depuis quelque temps ses rapports avec la Chine, en raison du potentiel de marché que représentent les 300 millions de Chinois qui appartiennent maintenant à la classe moyenne. Au lieu de parler de ressources naturelles comme il l'avait fait en 2014, le premier ministre a recentré son message sur l'amélioration de la qualité de vie.

«Je suis prêt à comparer le gouvernement que j'ai dirigé avec n'importe quel autre du passé récent au Québec», a d'abord déclaré M. Couillard en mêlée de presse.

«Pourquoi c'est arrivé? Pourquoi on est capable d'arriver au bon moment dans le bon créneau? Parce qu'il y a des décisions stratégiques qui ont été prises d'investir dans le manufacturier innovant, de mettre beaucoup d'argent dans l'intelligence artificielle, dans l'éducation et l'enseignement supérieur», a-t-il renchéri.

Le premier ministre assure qu'il revient au Québec «combatif»: «Je veux gagner (les élections) pis je vais gagner, dit-il. J'ai déjà rendu le Québec meilleur, de façon significative. Et je pense que je peux faire encore plus. Il y a encore en moi de l'énergie, de la créativité et des ambitions qui vont être bonnes pour le Québec.»

Son principal adversaire, la Coalition avenir Québec (CAQ), a des idées «mal ficelées et superficielles», accuse-t-il. «Ça a souvent et toujours été comme ça, en fait, avec ce parti politique-là. (...) Ils vont s'autopointer du doigt quand ils présentent des propositions qui ne tiennent pas la route. Je vais les laisser faire.»

Un nouveau sondage Léger-Le Devoir indique que la CAQ se dirige vers une majorité à l'Assemblée nationale.

Le parti de François Legault récolte 39 % des appuis, devant les libéraux à 28 %. Le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) quant à eux traînent de la patte.

Les députés du Parti libéral du Québec (PLQ) doivent tenir un caucus présessionnel cette semaine, à Québec.

La session parlementaire, la dernière avant les élections du 1er octobre 2018, s'ouvre le 6 février prochain.

Faits saillants

- Le planchiste de 10 ans originaire de Lac-Beauport, Éli Bouchard, a épaté la galerie au Stade olympique de Pékin où il faisait une démonstration de sauts en planche à neige. Le Québec veut exporter de l'équipement sportif ainsi que son expertise hivernale en Chine à l'approche des Jeux olympiques d'hiver de Pékin en 2022. Le président chinois veut amener 300 millions de Chinois à pratiquer des sports d'hiver d'ici là.

- Le premier ministre Philippe Couillard a rencontré le puissant ministre de la Culture chinois lors d'un entretien fort sélect à la Cité interdite de Pékin. Les deux hommes ont convenu d'élargir les rapports entre le Québec et la Chine en matière d'arts et de culture.

- Le Cirque du Soleil construit un théâtre permanent à Hangzhou, où il y a un bassin de 15 millions de personnes. Lors de la visite du chantier, le porte-parole du Cirque a indiqué au premier ministre Couillard qu'il s'agira du théâtre le plus moderne au monde.

- «L'effet Québec» s'est fait sentir en Chine, alors que pour la première fois depuis des années, et à la surprise générale, il neigeait à Shanghai. Sapins et sirop d'érable ajoutaient à l'ambiance lors du festival de produits québécois aux abords du centre commercial Daning. Selon un proverbe chinois, la neige est annonciatrice de bonnes récoltes. «Si c'est vrai, on va avoir de 'maususses» de bonne récoltes», s'est exclamé Philippe Couillard.

- Une quarantaine d'ententes d'une valeur de 262 millions ont été signées entre des entreprises québécoises et des partenaires chinois.

- Le premier ministre et l'ambassadeur du Canada en Chine, John McCallum, ont déclaré que les politiques canadiennes en matière d'environnement, de libre-échange et de mondialisation sont désormais plus près de celles de la Chine que de celles des États-Unis. Ils n'ont pas abordé la question délicate des droits de la personne avec leurs interlocuteurs chinois.

Citation de la semaine

«Je pense que nous vivons dans une ère géopolitique à l'échelle mondiale fort intéressante et fort différente. En fait, je peux dire que je n'aurais jamais pensé possible au cours de ma vie ce qui est vraiment arrivé aujourd'hui, c'est-à-dire que dans certains domaines de politiques importantes comme l'environnement, le réchauffement climatique, le libre-échange, la mondialisation, les politiques du gouvernement du Canada sont plus près des politiques du gouvernement de la Chine que de celles des États-Unis! Je n'aurais jamais cru que ce serait possible, mais c'est ça qui est arrivé.»

- John McCallum, ambassadeur du Canada en Chine, au lancement de la mission québécoise en Chine