Les entreprises québécoises, en particulier les PME, peuvent s'attendre à leur part de la réduction du fardeau fiscal au Québec dans le prochain budget qui viendra en « mars ou avril » prochain, a soutenu le ministre des Finances, Carlos Leitão, lors d'une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain.

Cette allocution suivait l'énoncé fiscal et budgétaire présenté mardi à Québec, dans lequel ont été annoncées près d'un milliard en baisses d'impôt des particuliers.

À propos des entreprises, le ministre Leitão a indiqué hier que l'intention suivante du gouvernement Couillard était de « baisser le fardeau fiscal des PME ».

En point de presse après son allocution, le ministre a indiqué qu'il devait encore analyser avec ses principaux adjoints et conseillers « ce qui serait le plus utile et le plus efficace pour les entreprises entre réduire leur taux d'imposition ou réduire les taxes sur la masse salariale ».

Aussi, en référence aux allégements fiscaux des entreprises qui se préparent aux États-Unis, M. Leitão a indiqué qu'il voulait « prendre en considération ce qui se fait dans les juridictions voisines afin de maintenir un climat d'opération compétitif pour nos PME, afin qu'elles puissent continuer de créer des emplois ».

L'incertitude sur le sort de l'ALENA

Outre des mesures fiscales, le prochain budget à Québec pourrait contenir « des mesures incitatives pour que les PME puissent mettre l'accent sur le développement de marchés autres que les États-Unis, étant donné les difficultés possibles des relations commerciales » avec l'incertitude croissante sur le sort de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

« Le prochain budget pourrait contenir des mesures fiscales, mais pas [que] cela. Il pourrait contenir aussi des mesures pour l'exportation, pour pénétrer de nouveaux marchés, l'Europe surtout, avec l'accord commercial Canada-Europe, mais aussi les marchés asiatiques », a indiqué le ministre des Finances.

Réserve

Par ailleurs, interpellé sur l'impact des baisses d'impôt annoncées cette semaine sur la « réserve de stabilisation » du gouvernement du Québec, le ministre Leitão a soutenu que, même réduite des deux tiers à 1,8 milliard, cette réserve demeurerait suffisante pour permettre aux futurs budgets de la province d'« absorber un choc économique ».

Si jamais certains éléments - comme l'issue de la renégociation de l'ALENA - viennent peser sur l'économie à court terme, « le Québec aura les moyens d'agir », selon le ministre.

Ainsi, une somme de 1,8 milliard en réserve de stabilisation est « prudente » afin de pouvoir contrebalancer un recul d'environ 3 % du produit intérieur brut (PIB) de l'économie du Québec.

En plus de cette somme, M. Leitão a rappelé qu'il tablait toujours sur des prévisions de croissance « conservatrices » du PIB, ce qui, à son avis, offre une marge de manoeuvre supplémentaire.

Dans sa mise à jour économique, le ministre chiffre à 2,6 % la croissance économique de la province en 2017, ce qui, par exemple, est largement inférieur à la prévision du Conference Board du Canada, qui table sur une augmentation de 3,2 %.

- Avec La Presse canadienne